Célèbre pour son œuvre photographique, ses réalisations cinématographiques et ses nombreux ouvrages dans lesquels il tisse un dialogue réflexif entre texte et image, Raymond Depardon est un auteur total, sans frontières ni limites, un témoin sensible et engagé des époques qu’il traverse, des territoires qu’il arpente et des habitants qu’il rencontre.
À vingt ans, Raymond Depardon, pigiste pour l’agence Dalmas, s’est déjà illustré professionnellement et publie régulièrement dans les grands quotidiens et magazines d’informations nationales : France-Soir, Paris Match, etc.
Au cours d’un reportage en Algérie, en 1960, il rencontre de photographes
militaires du journal Bled, qui lui donnent l’idée de faire son service au sein de la revue des armées. Affecté à la rédaction parisienne de TAM
(Terre Air Mer magazine) au grade de brigadier en juillet 1962, Raymond Depardon découvre une atmosphère de travail très libre rassemblant des officiers et des conscrits issus du monde des arts et du journalisme.
Des archives de la revue surgissent des noms d’anciens appelés aujourd’hui célèbres : Philippe Labro, Jacques Séguéla, Francis Véber,
parmi toute une nombreuse équipe de photographes et de journalistes aux quatre cents coups sous l’uniforme qui, dans l’énergie de leurs vingt
ans, contribuent à cette transformation médiatique de l’instrument guerrier vers une armée de métier.
Pour le compte de TAM, entre les mois de juillet 1962 et d’août 1963, Raymond Depardon entreprend un véritable tour de France militaire aux côtés des différentes unités et photographie du sol, du ciel et de la mer, réalisant ainsi un panorama du territoire métropolitain, pour des entraînements ou des événements sportifs, pour des sujets de sociétés ou institutionnels.
Il expérimente sans cesse à l’aide du Rolleiflex grand angle dont la revue le dote, saisit sur la pellicule une armée française engagée dans le bond technologique des « Trente Glorieuses » et fixe le portrait d’une génération.
Au diapason d’une génération en uniforme, Raymond Depardon délivre un inventaire sensible de la France des années 60, déjà empreint d’une
douce distance et d’une conscience du territoire qui constitueront, des années plus tard, la signature d’un grand regard.
MUSÉE NATIONAL DE LA MARINE DE TOULON
Du 17 mai au 31 décembre 2019 Place Monsenergue, Quai de Norfolk 83000 Toulon
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