Maya-Inès Touam articule ses photographies autour d’une certaine imagerie féminine dans l’Orient contemporain.
Dans la continuité d’artistes tels que Maïmouna Guerresi, Najia Mehadji ou encore Youssef Nabil, Maya-Inès Touam scénographie, de manière tantôt objective, tantôt mystifiée, l’univers équivoque de femmes entre Orient et Occident. De son parcours individuel à ses nombreux voyages au Proche Orient et en Afrique du Nord, elle tente de décrypter, à travers une pratique multidisciplinaire, une identité en constant mouvement.
Puisant son inspiration dans l’esthétique flamande du XVIIe siècle, l’artiste réalise des compositions contemporaines, accumulant artéfacts disparates glanés au Maroc : objets usuels, traditionnels, ordinaires ou précieux.
En réinterprétant le genre de la nature morte, l’artiste joue ainsi avec les codes générationnels afin d’expérimenter plastiquement la sémantique d’un patrimoine panafricain, loin des considérations postcoloniales. Se faisant maîtres de la mémoire d’une époque, ces vanités contemporaines agissent comme les figures engagées d’une société plurielle, au carrefour des civilisations.
Telles des allégories oniriques, les natures mortes teintées de surréalisme de Maya-Inès Touam témoignent d’un certaine poésie du quotidien et participent à la construction d’une nouvelle mythologie féminine, loin des clivages.
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