Percevoir, recevoir…
La reconstruction d’après-guerre, l’essor de la photographie publicitaire, les Trente Glorieuses, la « libération » sexuelle des années 1960 : lorsque Jean-François Bauret débute sa carrière à la fin des années 1950, tout est possible pour un jeune photographe autodidacte.
Fer de lance de la photographie publicitaire naissante, suractif, Jean-François Bauret incarne à sa manière un demi-siècle de la courte histoire de la photographie.
Jusqu’au 17 Mai 2020, l’exposition « Jean-François Bauret : percevoir, recevoir » propose une rétrospective de la carrière de l’artiste en près de quatre cent cinquante photographies.
Ses premiers clichés sont des portraits d’artistes tels Bram van Velde, Pierre Alechinsky ou André Lanskoy. Des peintres, sculpteurs, musiciens.
Mais la carrière de Bauret débute véritablement avec sa rencontre avec l’architecte d’intérieur et styliste, Andrée Putman. Elle lui assure ses premières commandes pour la revue L’œil et les magasins Prisunic.
Bauret devient rapidement un photographe établi, et gagne subitement en visibilité avec deux campagnes pour Publicis qui marquent les esprits.
Pour la campagne 1966-1967 de Sélimaille, spécialiste du sous-vêtement
masculin, Bauret impose un homme nu. Pour celle de Materna du printemps 1970 il photographie une femme enceinte et une petite fille nues. Les réactions sont à la hauteur de l’audace, jamais auparavant un homme ou une femme enceinte n’avaient été montrés intégralement nus
pour des motifs publicitaires.
Les deux campagnes suscitent des réactions négatives et violentes.
Elles incarnent le profond changement dans la publicité à la fin des années 1960, l’importance prise par la photographie, le nouvel usage de l’image du corps pour faire vendre. Elles installent Bauret comme un photographe subversif et provocateur.
On trouve dans ces deux campagnes la véritable obsession de Jean-François Bauret : le portrait nu.
Musée Nicéphore Niépce
28. quai des messageries 71100 Chalon-sur-Saône
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