DE LA SOUL
Certains ont écrit que De La Soul avait sauvé le Rap. Comme si cette musique, avant notre arrivée, était au bord de l’abîme ou menacée d’implosion. Ce genre d’analyse supposait que le rap était une mode, une forme d’expression virtuelle passagère, condamnée à s’éteindre à moins que des groupes comme nous la ravivent de temps à autre. Mais le Rap est beaucoup plus que ça : c’est un mode de vie, un incontrôlable vecteur d’idées qui se manifestent sous un tas de formes diverses. En cela, il n’est pas plus exposé à l’usure du temps que le rock n’ roll… De La Soul – 1993
Janvier 1989. Avec sa pochette rose et ses fleurs, 3 Feet High and Rising annonce une révolution dans le paysage un poil monochrome du hip-hop américain. Partisan d’un rap loufoque et absurde, bien aidé par son producteur, l’excentrique Prince Paul, le groupe De La Soul change l’histoire de la musique dès son premier album. En piochant dans les collections de vinyles de leurs parents, trois jeunes hommes à peine sortis du lycée construisent, à coups de samples iconoclastes, des collages ludiques et dansants.
Plus de trois décennies plus tard, 3 Feet High and Rising reste un chef-d’œuvre célébré. Pourtant, pour des raisons juridiques liées à l’utilisation de ces samples, il reste introuvable sur les plateformes de streaming. De La Soul aussi mort que vivant revient sur la conception débridée de cet album, conservé à la Bibliothèque du Congrès américain pour son importance culturelle et cependant relégué aux oubliettes numériques.
L’auteur Vincent Brunner revient ici sur la conception débridée de cet album. Enrichi par l’avis de musiciens et d’experts, le livre raconte aussi comment le hip-hop a dû en partie renoncer, à force de procès, à ce qui a été son essence durant son premier âge d’or : les samples.
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