Pour un Week-End culturel, direction Arc-et-Senans afin de visiter la Saline Royale – première architecture industrielle à être Inscrite sur la Liste du patrimoine mondial par l’UNESCO – réalisé par Claude Nicolas Ledoux (1736- 1806), architecte visionnaire du Siècle des Lumières.
Témoignage rare dans l’histoire de l’architecture, cette manufacture – rassemblant onze bâtiments, fut destinée à la production de sel par la volonté de Louis XV et construite entre 1775 et 1779.
La Saline est désignée comme monument exceptionnel en tant que :
• Premier site de cette importance et de cette qualité réservée au travail des hommes.
• Témoin de la naissance de la société industrielle en Europe à la fin du XVIIIe siècle.
• Illustration de tout un courant philosophique qui a parcouru l’Europe des Lumières et concouru à une forme d’architecture visionnaire.
Tout commence à Salins où dès le haut Moyen Âge, l’homme exploite les eaux salées de sources naturelles. En chauffant cette saumure, on sait en obtenir le sel après évaporation, ce qui nécessite comme combustible des quantités de bois importantes.
C’est ici qu’entre 1775 et 1779 sont construits les onze bâtiments d’une « saline royale » traitant des eaux salées. La nouvelle manufacture est créée comme une véritable unité de production intégrant deux grands bâtiments (les Bernes) où la saumure est soumise à évaporation ainsi qu’un bâtiment pour le travail des forgerons (la Maréchalerie), un autre dédié à la fabrication des tonneaux (la Tonnellerie).
Décidée sous le règne de Louis XV, la conception de la nouvelle Saline est confiée à Claude Nicolas Ledoux.
Après un premier projet refusé par Louis XV, Claude Nicolas Ledoux propose un ensemble de bâtiments distribués autour d’un parfait demi-cercle dont le diamètre orienté Est-Ouest est formé des bâtiments de production de sel, de la maison du directeur et des pavillons des Commis et de la Gabelle.
Le projet se veut rationnel avec une destination précise des constructions (travail, administration, habitat des ouvriers, gardiennage et contrôle) et des espaces (potagers pour les ouvriers, mur d’enceinte). L’ensemble est conçu comme un théâtre de l’industrie édifié à la gloire du progrès et du travail humain.
Pour parvenir à cette force de la composition, Claude Nicolas Ledoux utilise tout un vocabulaire architectural emprunté à l’héritage de l’antiquité grécoromaine et à celui des grands créateurs de la Renaissance italienne, dont Palladio et Serlio.
La Saline royale, en collaboration avec ICONEM – startup spécialisée en numérisation 3D des sites patrimoniaux – poursuit la refonte de son parcours de visite à travers un nouvel espace immersif : Le Centre de Lumière.
Tout en valorisant les spécificités architecturales de l’un des corps de la manufacture royale – la vaste Berne Ouest – il s’agit ici de sensibiliser et engager un public large, autour des richesses du patrimoine mondial, matériel et immatériel, en particulier des sites Unesco menacés, disparus ou inaccessibles, ainsi que des sites emblématiques qui ont largement évolué depuis l’époque de leur apogée.
Des vidéos 360°, pour une vision panoramique, présentent différentes traditions inscrites au patrimoine mondial immatériel (danses, rites…) au cœur d’un pavillon immersif dédié. Le visiteur peut donc découvrir, l’art Moghol avec le tombeau d’Humayun, l’Égypte pharonique avec les pyramides de Gizeh, la ville de Palmyre en Syrie, Venise en Italie,ou encore les peintures rupestres de La Serrania de la Lindosa en Amazonie Colombienne rarement présentées en France.
Afin de profiter au mieux de cette enceinte historique, les Salines vous proposent un hôtel, situé dans l’enceinte du monument, offrant 31 chambres classées 3 étoiles revisitées par le designer Jean-Michel Wilmotte et décorées par l’architecte Damien Cabiron.
Ces deux artistes ont travaillé en totale résonance avec la volonté originelle de l’architecte de la Saline royale qui avait souhaité une architecture « aussi pure que celle du soleil dans sa course ».
Qu'en pensez-vous ?