WAX・

WAX・

Entre héritage et réappropriation

Textile aux couleurs vives et aux motifs variés, le Wax est reconnaissable entre tous. Depuis plus d’une décennie, sa popularité est sans précédent dans les sociétés occidentales : vêtements, accessoires, objets…

Dans le cadre de sa saison « Migrations », le Musée de l’Homme propose une exposition entièrement consacrée au Wax, ce tissu emblématique du continent africain, dont les couleurs et les motifs ont traversé les frontières et les décennies.

Une exposition en deux volets, l’un consacré à l’histoire du tissu, depuis plus de 120 ans entre Asie, Europe et Afrique, et l’autre à son actualité sur la scène de la mode, du design et de l’art contemporain.

Le Wax trouve son origine dans les batiks javanais, une technique de teinture à la cire développée en Indonésie. Au XIXe siècle, les colons néerlandais, fascinés par cette méthode, tentent de produire des batiks en grande quantité pour les vendre en Indonésie.

Cependant, ces impressions industrielles ne séduisent pas le marché javanais, qui leur préfère les batiks traditionnels faits à la main.

C’est alors que ces textiles trouvent un nouveau public en Afrique de l’Ouest, notamment au Ghana, où ils deviennent très populaires à partir de la fin du XIXe siècle. Des commerçants ghanéens (souvent des femmes appelées les « Nana Benz » au Togo) participent à la diffusion du Wax à travers l’Afrique de l’Ouest et centrale.

Le Wax est un tissu en coton imprimé avec une technique spécifique impliquant l’application de cire sur le tissu avant la teinture, ce qui crée des motifs vibrants et résistants. Il se distingue par plusieurs caractéristiques :

  • Double face : Les motifs sont visibles des deux côtés du tissu.
  • Couleurs vives : Les teintures utilisées sont conçues pour résister aux lavages et aux intempéries.
  • Symbolisme des motifs : Chaque dessin a souvent une signification sociale, culturelle ou politique. Par exemple, un motif peut représenter la prospérité, la fertilité ou encore un événement historique.

Dans le Foyer Germaine Tillion (1er étage), des œuvres d’art contemporain ainsi que des créations dans le domaine de la mode seront présentées. S’il est généralement perçu comme un tissu« africain », certains artistes considèrent que le wax renvoie en réalité à un imaginaire de l’Afrique stéréotypé, et dénoncent le fait qu’il a éclipsé les tissus traditionnels du continent.

A contrario il est aussi devenu un outil de revendication identitaire notamment pour les artistes afrodescendants de la diaspora.

Les créations des stylistes Lamine Badian Kouyaté (Xuly Bët), Alexis Temomanin, Adina Ntankeu, les œuvres des photographes Malick Sidibé, Seydou Keita, Thandiwe Muriu, Omar Victor Diop, Krissina Poba, ou des artistes Gombo, Romuald Hazoumé, Lamine ou Mosengo Shila, Selly Raby Kane, Hilary Balu, entre autres, font état de ces différents regards sur le Wax.

Aujourd’hui, le Wax est non seulement un tissu du quotidien, utilisé pour les vêtements traditionnels et modernes, mais aussi un symbole d’identité culturelle, de résistance et d’émancipation, notamment à travers la mode africaine contemporaine.

www.museedelhomme.fr

 

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