SORCIÈRES – BRUJAS – RITUELS ET SURVIE
Cet été, la Fondation Manuel Rivera-Ortiz, nichée au cœur d’Arles, ouvre un nouveau chapitre de son histoire avec SORTILÈGES, une exposition envoûtante qui interroge notre rapport au visible, à l’invisible, et à la puissance symbolique de l’art. À la croisée du politique, du spirituel et du poétique, ce projet collectif rassemble des artistes aux voix puissantes, souvent marginales, toujours essentielles.

Le mot sortilège évoque immédiatement l’idée de l’enchantement, de la magie, mais aussi du sort, de la malédiction. C’est ce double langage que l’exposition explore : entre lumière et obscurité, guérison et incandescence. Les œuvres présentées — installations, vidéos, photographies, textiles, objets rituels — se répondent comme autant de formules visuelles pour dire l’invisible, dénoncer l’oppression ou exorciser les douleurs collectives.

À travers les regards d’artistes issus d’horizons variés — diasporas, peuples autochtones, minorités de genre ou communautés exilées — SORTILÈGES devient un espace de résistance douce, un lieu de mémoire et de réinvention, où les traditions occultées reprennent voix au chapitre.
Dans la lignée des engagements de la Fondation Rivera-Ortiz, l’exposition ne se contente pas d’esthétiser l’ailleurs ou la marginalité : elle donne un espace de parole et de présence à des artistes souvent absents des circuits dominants. Loin des slogans, leurs œuvres murmurent, vibrent, dérangent parfois, mais toujours avec une force sincère et incarnée.

Parmi les artistes exposés, on retrouve des figures émergentes comme des créateurs confirmés, tous réunis par un même fil rouge : l’idée que l’art peut guérir, révéler et résister. Qu’il peut, à sa façon, jeter un sort au monde pour en inverser l’ordre injuste.
La Fondation, installée dans un ancien hôtel particulier du XVIIIe siècle, se transforme pour l’occasion en un parcours initiatique. Pièces obscures, chants rituels, matières brutes, éclats visuels : la scénographie guide le visiteur comme à travers un rêve éveillé. SORTILÈGES se vit autant qu’elle se visite — elle convoque les sens, trouble les repères, et pousse à l’introspection.


Dans une ville que les Rencontres de la Photographie placent chaque été sous le signe de l’image, SORTILÈGES fait entendre une voix singulière. Insolente, spirituelle, radicalement libre, l’exposition s’adresse à ceux qui cherchent dans l’art plus qu’un regard : une vibration, un souffle, une secousse.








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