Brève histoire de la musique la plus populaire de Hong Kong
Chaque génération a sa propre voix. James Wong (黃霑) parrain de la cantopop
Le terme Cantopop – chansons populaires cantonaises en anglais – ne vit le jour que dans les années soixante‐dix, lorsque le correspondant du Billboard, Hans Ebert, l’utilisa « pour décrire la musique populaire produite localement à Hong Kong », en 1978.
Genre unique, la Cantopop, aux paroles écrites en chinois moderne standardisé mais prononcées en cantonais, connut autrefois une belle popularité non seulement à Hong Kong mais aussi dans les régions avoisinantes.
Ce genre hybride typique a permis au peuple hongkongais d’éprouver un étrange sentiment d’appartenance depuis un demi‐siècle ; il est l’expression, au même titre que d’autres médias tels que le cinéma et la télévision, d’une sorte d’identité culturelle propre à Hong Kong.
Sam Hui, Leslie Cheung, Anita Mui ou Faye Wong, ces noms vous diront probablement quelque chose… car ces vedettes de la Cantopop, avec tant d’autres, étaient connues non seulement à Hong Kong mais aussi dans la diaspora et la sphère culturelle chinoises, pendant les années 80–90, âge d’or de ce genre musical.
Après avoir défini ce qu’est la Cantopop, l’auteur – Yiu-Wai Chu enseigne à la faculté des Arts de l’université de Hong Kong – retrace ses origines, dans la colonie britannique d’après-guerre, puis il explique dans quelles circonstances culturelles, sociales et économiques ce genre marginalisé monta en puissance dans les années 70, notamment grâce à la synergie opérée avec la télévision et le cinéma.
À l’approche de la Rétrocession, la cantopop amorça un long déclin, accompagné d’une crise identitaire locale. Yiu-Wai Chu, qui s’en désole, nous montre le lien existant entre l’essor de la Cantopop et l’émergence d’une conscience hongkongaise ; en effet, cette musique a donné à des générations de Chinois nés à Hong Kong un sentiment d’appartenance consolidé par une mémoire collective forgée lors des concerts.
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