Festival de la jeune photographie européenne
Le festival Circulation(s) s’attache chaque année à révéler la vitalité de la jeune création et à défendre la diversité des écritures photographiques aux travers d’expositions et d’événements singuliers.
Fondé sur des valeurs d’éducation et de transmission autour de l’image, Circulation(s) s’adapte au contexte actuel en réinventant les formats d’événements et de rencontres. En digital ou en physique, ces rendez-vous créent des dialogues entre les artistes, les professionnels et le public, confrontent les regards et interrogent les frontières entre photographie et art contemporain.
Comme chaque année, le festival confirme sa volonté de mettre en
lumière les scènes émergentes européennes avec un Focus dédié. Le
Portugal sera à l’honneur pour cette nouvelle édition Online.
Pedro Freitas Silva
« The Flyscreen » (2019)
The Flyscreen est un titre emprunté aux observations et aux textes écrits par A.dos S.D. Ces archives, qui s’étendent des années 1970 à 1990, illustrent la difficulté d’obtenir les preuves nécessaires permettant d’expliquer les événements qui se sont déroulés au centre-est du Portugal dans la chaîne de montagnes des Gardunha.
Les photographies de cette série ont été réalisées afin de trouver un peu de réconfort et dans le but de questionner l’insondable univers et cette incapacité de la photographie à saisir pleinement la vérité cachée derrière les représentations visuelles.
Nina Franco
« Sobre(viver) » (2019)
Sobre(viver) est une installation photographique de Nina Franco explorant la violence contre les femmes et le féminicide à travers l’art. Sobre(viver) est un jeu de mots en portugais autour de la notion de survie. « Sobreviver » (en un seul mot) signifie « survivre », tandis que « sobre viver » (en deux mots) signifie « à propos de vivre ». Nina utilise divers matériaux pour explorer les histoires de femmes. La déconstruction de la fonctionnalité des objets ressort dans l’installation Clandestinas, créée en mémoire des femmes décédées parce que n’ayant pas accès à l’avortement sûr.
Dans Ciclo de Sobrevivêcias, un voile de mariée est utilisé pour représenter les diverses strates de violence dans les relations. Les fils de laine rouge et les clous de fer ajoutent des textures aux photographies et rendent visible le cycle de cruauté, nous forçant à regarder la réalité de la violence envers les femmes. Chaque jour, 137 femmes dans le monde sont tuées par leur partenaire ou un membre de la famille. Le but de Sobre(viver) est d’amplifier le dialogue au sujet de ces nombreuses violences et de créer un espace de guérison collective.
Elliott Verdier
« Reaching for Dawn » (2018-2020)
De sa sanglante guerre civile (1989-2003), le Libéria ne parle pas.
Aucun mémorial n’a été édifié, aucune journée n’est dédiée à commémorer. Encore tenu par certains protagonistes du carnage, le pays se refuse toujours à condamner ses bourreaux. Ce silence, amplifié par un mutisme international, balaye toute reconnaissance sociale de la tragédie et renie l’essence même d’une mémoire collective, générant un profond sentiment d’abandon doublé d’une résignation somnolente.
Le traumatisme d’une population entière se cristallise dans une société aux fondations d’argile et transpire sur une nouvelle génération à l’avenir trouble.
Le Libéria traverse une longue nuit anonyme, comme une fange de l’existence. Ce travail photographique et sonore explore les mécanismes de sa résilience et les invisibles ressorts du traumatisme psychique de la guerre.
Jusqu’au 2 Mai|21
CENTQUATRE-PARIS
5. rue Curial 75019 Paris
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