La galerie Christian Berst présente l’histoire d’un ensemble photographique anonyme surgi du secret auquel il semblait voué.
Soit des centaines de tirages amateurs courant sur une décennie, entre 1996 et 2006, et témoignant du fétichisme de son auteur.
Il n’y a pas d’être plus malheureux sous le soleil qu’un fétichiste qui languit après une bottine et qui doit se contenter d’une femme entière. Karl Kraus
C’est, en substance, ce que nous évoque ce fonds photographique anonyme.
Celui-ci se manifeste au travers de clichés de jambes gainées de collants, prises indifféremment dans la rue ou à la télévision. Sa pratique évoque immanquablement celle de Miroslav Tichy, photographe obsessionnel, pour ne pas dire fétichiste, photographiant des femmes à la dérobée avec l’appareil qu’il s’est fabriqué.
Comme fréquemment dans l’art brut, se posent deux questions brûlantes : d’une part, quel est le degré d’artification auquel procède notre regard en découvrant pareil corpus ? Et, d’autre part, quel est le fragment d’imaginaire collectif qui infuserait dans ce qu’il est bien convenu d’appeler une mythologie individuelle.
En outrepassant la problématique de la photographie « brute », il n’en reste pas moins que le caractère privé, intime, de cette entreprise – évoque, par syllogisme, celle du fétichisme comme un art consommé de mythopoésie.
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