Aussi passionnées que déterminées, de nombreuses femmes œuvrent depuis très longtemps au cœur des secteurs de la gastronomie, des vins et des spiritueux, réputés masculins.
JULIE LAUDET | LA FLAMME DE L’ARMAGNAC
En 2007, Cyril Laudet (8e génération) reprend le flambeau en souhaitant apporter au savoir-faire familial sa “griffe” personnelle. Il est rejoint par Julie, sa compagne, en 2009, séduite par l’univers de Laballe et portée par la passion de Cyril.
Quand Julie façonne l’identité du domaine (étiquette, packaging, accueil au domaine) et veille aux collaborations judicieuses (sweat « Armagnac is back » avec la marque 64®, pâté Éternel à l’Armagnac avec les Conservistes, etc…), Cyril conduit le vignoble (en conversion biologique depuis 2019) et la cave.
Deux personnalités foncièrement complémentaires !
L’ambition de Julie et Cyril Laudet est de travailler dans le respect des traditions, tout en apportant une touche contemporaine, en adéquation avec leur époque et leur vision moderne du vin et de l’Armagnac.
Le domaine s’étend aujourd’hui sur 23 ha et produit une large collection d’Armagnacs (collection 3-12-21, millésimes, mono-cépages, etc…) et de vins dans les 3 couleurs en IGP Landes et Côtes-de-Gascogne.
Laballe est l’un des plus anciens domaines d’Armagnac. Si le château date du XIVe siècle, la famille Laudet y cultive la vigne depuis 200 ans.
SOPHIE KESSLER-MATIÈRE | ENTREPRENEUSE DANS L’ÂME
Déterminée à poursuivre l’œuvre de son mari décédé en 2008, Sophie Kessler-Matière reprend le domaine, acheté par la famille en 2001, en y apportant sa vision et sa signature.
Elle s’attache à la rénovation du patrimoine historique du domaine dont la Villa Bellevue destinée à l’accueil du public, ainsi que la Chapelle du XIIe s., située dans l’enceinte du château.
Sophie est aussi propriétaire de La Clef de St Thomas, domaine de 11 ha à Châteauneuf-du-Pape. Auvergnate d’origine, elle a également ouvert le bar-restaurant (labellisé Bistrot de Pays) et gîte Chez Mimi situé dans le Cantal, à Raulhac.
En infatigable entrepreneuse, Sophie s’est entourée d’une équipe majoritairement féminine pour diriger les postes clés de l’entreprise. Un « legs du pensionnat de jeunes filles » dit-elle, d’un air amusé.
Situé au cœur de la Provence, entre Marseille et Aix-en-Provence, Château Calissanne est considéré depuis ses origines comme un lieu hors du commun qui a su valoriser avec constance son terroir, ses métiers, comme son patrimoine : un site néolithique majeur, des carrières prisées pour la construction, une propriété agricole imposante, un château du XVIIe siècle…
SABINE GRALLET-DUPIC | LA MIRABELLE AU CŒUR
Près de 15 000 visiteurs se rendent chaque année (hors crise sanitaire) sur place. La visite commence par un film dans la salle de cinéma pour tout savoir du petit fruit couleur or.
Ensuite, on passe dans la distillerie avec ses 2 alambics, qui se transforme en son et lumière pour tout comprendre de la fabrication de ce spiritueux.
Vient enfin la présentation de la gamme de la maison à la boutique : eaux-de-vie, confitures, bonbons, mais aussi parfum, L’Or du Verger (à base de fleurs de mirabelliers), créé par Anne-Marie, la mère de Sabine.
La mirabelle se décline ici à l’infini, même si le grand classique de Sabine reste la tarte aux fruits. Un délice dégusté nature ou accompagné d’une boule de glace. Ou mieux encore, d’un petit verre d’eau-de-vie maison !
La distillerie maîtrise l’ensemble de sa production : des vergers (25 ha en propriété) au vieillissement. Elle possède même sa propre unité de méthanisation, en partenariat avec des agriculteurs locaux, afin d’être autonome énergétiquement à 85%.
Chez Rozelieures, on produit du whisky single malt depuis 2001 et de l’eau-de-vie de mirabelle depuis 1877. Chaque génération a apporté sa part d’innovations à la distillerie familiale.
La dernière en date est la création par Sabine Grallet-Dupic (5e génération) de la Maison de la Mirabelle en 2002.
Ce lieu de gourmandise et de spiritourisme, qui fête ses 10 ans cette année, est d’ailleurs en rénovation complète pour toujours mieux accueillir le public dès le printemps prochain.
MARIE-LAURE FRÉCHET | PORTE-PAROLE DES HAUTS-DE-FRANCE ET DU BIEN-MANGER
Le collectif Mange, Lille ! s’attache à mettre en avant une cuisine savoureuse privilégiant les produits locaux et respectueux du sol, de la vie et de la biodiversité.
Parmi les différentes actions de l’association, le Prix Mange, Lille ! récompense un ouvrage mettant en avant l’alimentation d’aujourd’hui ou de demain, issue de pratiques vertueuses pour l’environnement.
Toujours dans le but de promouvoir ce savoir-faire, Mange, Lille ! se lance cette année dans l’édition avec le premier titre de sa série de carnets d’inspirations culinaires « Manger le voyage ». L’ouvrage raconte les aventures culinaires de Maxime Schelstraete, le chef du restaurant Nü à Lille.
Journaliste culinaire engagée, Marie-Laure souhaite transmettre et renouer avec des bases saines de cuisine. Elle collabore à des magazines de cuisine et est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages.
Depuis quelques années, elle se passionne pour l’univers de la boulangerie, du pain à la viennoiserie. Portée par la redécouverte d’un pain qui nourrit vraiment, elle s’est penchée sur l’alimentation durable, à laquelle elle a consacré dernièrement une encyclopédie.
Marie-Laure
Fréchet est originaire du nord de la France. Elle défend
avec ardeur ce terroir et ses chefs, notamment au sein du collectif Mange,
Lille ! et du festival du même nom qu’elle
a créés en 2013.
L’association s’appuie sur un
collectif de chefs originaires des Hauts-de-France afin de donner à
Lille une visibilité en tant que capitale gastronomique régionale.
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