L’aube d’un rêve à la lisière du feu
Les feux venus du ciel, les villages afghans sous l’ombre de la guerre, les corps jeunes jetés dans l’urgence de vivre… Dès ses premières pages, Rattraper l’horizon saisit comme une promesse de survie — une promesse d’horizon.
Khosraw Mani — nouvelliste, conteur de vies cramées et de désirs ardents — offre ici son premier livre en langue française.
Une traversée de l’ombre vers la lumière
Tout commence dans un village afghan, un soir d’automne où le ciel se fissure, où le feu menace. De ce chaos, naît un jeune garçon, plein de goût pour la fiction, résolu à “rattraper l’horizon” – c’est-à-dire : à s’arracher à la terreur pour convoiter un avenir. Khosraw Mani le fait passer par Kaboul, par les rues où l’on apprend à se tenir debout malgré la peur, à entendre les murmures de la liberté parmi les bombes.
On retrouve chez lui l’influence de Don Quichotte et d’Huckleberry Finn – ces figures de la fuite, de l’idéal, du rêve – comme des compagnons de route, des boussoles intérieures qui poussent le narrateur à croire que la fiction peut être un refuge, mais aussi une arme.
Khosraw Mani ne peaufine pas la langue pour en faire un décor. Il écrit pour déranger, pour creuser la tragédie silencieuse, pour que la mémoire brûle sous la peau du lecteur. Le style est simple, presque sobre, mais chaque mot pèse : cette force tranquille qui ne crie pas, mais vous hante.
Le regard porté sur Kaboul, sur la pauvreté, sur les promesses pêle-mêle brisées et tenues, est lucide, sans complaisance.
Dans son roman, l’auteur parle d’un désir : celui de vivre libre, digne. D’un choix politique aussi : croire que la littérature – les histoires – peuvent changer quelque chose dans le regard des hommes, dans leur manière de se penser.








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