La grande guerre des mondes

La grande guerre des mondes

Chef-d’oeuvre de la science-fiction moderne, ‘La guerre des Mondes‘ est le premier roman à décrire des extraterrestres à l’identité propre, intelligents et totalement inhumains. La guerre des Mondes fait partie de ces textes qui traversent le temps…

La grande guerre des mondes, énième remake ou bien approche personnel de son auteur Richard D. Nolane. Interview.

D’où venez-vous ?

Paradoxalement pas du tout du milieu de la BD mais de celui du livre (SF/Fantastique, etc). J’ai commencé à scénariser des albums à la fin des années 80 et petit à petit, au fil des ans, c’est devenu mon job principal dans l’édition (et dans la vie…). Mais ma culture BD reste très mince car il n’y a que 24 heures par jour et que j’ai toujours une pile de bouquins à lire pour la doc et pour le plaisir de la taille d’un gratte-ciel…

Si en quelques lignes, vous deviez écrire votre propre biographie, que diriez-vous ?

Auteur assez éclectique plongé depuis la fin de l’adolescence dans un milieu où il faut avoir le cuir dur pour survivre : l’édition professionnelle à plein temps. Mais, outre des traductions de l’anglais (une trentaine de livres), j’ai aussi fait pas mal de choses dans la partie  » éditoriale  » du métier comme directeur de collection, rédacteur en chef de revue et anthologiste. J’ai été traduit aussi dans un certain nombre de pays comme les Etats-Unis, la Chine, le Japon, etc. On peut voir tout ça sur mon site professionnel qui se construit : www.richardnolane.com .

Racontez-nous la genèse de la série BD ‘La grande guerre des mondes’.

Un défi de mon directeur de collection, Jean Wacquet :  » Tiens, et si on croisait la Guerre des Mondes avec la Bataille de Verdun ? « . Sur fond du centenaire de Verdun, bien sûr. J’ai mis un bon moment à trouver une explication logique pour que les Martiens se précipitent à Verdun et non ailleurs (et donc à accepter de signer le contrat…) puis j’ai refait ça à ma sauce personnelle en y invitant la mystérieuse explosion aérienne en Sibérie de juin 1908 et des personnages réels ou fictifs de l’époque.

Quel parallèle pourriez-vous faire entre votre ouvrage et ‘la guerre des Mondes’ d’H.G. Wells.

Je  » revisite  » une histoire devenue mythique et qui fait partie de la culture populaire occidentale, mais en veillant bien à lui donner une ambiance et une fin différente.

Comment avez-vous construit votre album. Souhaitiez-vous rester proche de l’oeuvre d’H.G. Wells.

À part les Machines tripodes et les Martiens qui les pilotent, je m’en éloigne finalement assez. Il n’était pas dans mes intentions de faire un énième remake dont tout le monde se doute dès le départ de la manière par laquelle l’histoire va se finir. Je devais aussi me démarquer d’un faux documentaire TV anglo-canadien qui a fait du buzz en 2013, assez réussi même si un peu long,  » The Great Martian War 1913-1917  » et qui était, lui, dans une thématique plus proche de celle de  » La Grande Guerre des Mondes « .

Quels sont les premiers retours sur ce nouvel album ?

Pas mal de critiques, la plupart très positives, sur le net. De toute évidence, l’album a été remarqué, ce qui est bon signe pour le bouche à oreille. Qu’il appartienne à une trilogie et non à une série sans fin déterminée est aussi un gage de confiance auprès des lecteurs qui savent que sauf catastrophe planétaire, l’histoire ira à son terme… Ceci d’autant plus qu’on est déjà presqu’aux 2/3 du Tome 2 pour le N&B.

Scénariste BD, vous imaginiez en faire votre métier ?

Je ne m’imaginais déjà pas faire du scénario de BD, alors… Mais maintenant, avec déjà une soixantaine d’albums derrière moi, on peut dire que je commence à avoir une modeste carrière dans le genre… Cela me plait car la BD permet d’écrire des histoires dont beaucoup auraient du mal à passer sous forme de nouvelles ou de romans.

Quels étaient vos autres rêves ?

Étant bibliophile, j’aurais aimé être éditeur de livres car j’aime faire découvrir des auteurs oubliés comme c’est le cas dans ma revue/livre  » Wendigo  » aux éditions de L’oeil du Sphinx consacrée au Fantastique et à l’Horreur classiques. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot en la matière. Les nouvelles technologies ouvrent des portes intéressantes de nos jours et je compte bien finir par m’en servir.

Qu’est-ce qui vous a décidé ?

À devenir auteur de livres et de scénarios de BD ? La passion pour la lecture, l’étrange et l’Histoire dès mon enfance. Un jour j’ai pris mon courage à deux mains et je me suis jeté à l’eau en prenant ce pseudo qui ne m’a plus quitté depuis. C’est comme ça que j’ai publié mon premier article sur la SF pratiquement le jour de mes 18 ans en 1973. Et une fois lancé…

Qu’est-ce qui vous inspire ? Comment fonctionnez-vous ?

Mes lectures du moment, ma culture personnelle ou des choses croisées sur internet et qui font tilt. Ensuite, si ça peut déboucher sur quelque chose en BD, j’en parle à Jean Wacquet. C’est comme ça que  » Wunderwaffen  » est né, par exemple : une suggestion dans un message parlant d’autre chose… Cela fonctionne dans les deux sens.  » Zeppelin’s War  » est sorti d’une réflexion de Jean disant  » Tiens, il faudrait un jour faire une histoire avec des dirigeables…  » Cela tombait bien, j’ai toujours été fan de ces engins ! Mais des fois, cela peut prendre du temps et de l’obstination de ma part comme pour  » Vidocq « ….

Et l’actualité ?

Sauf si elle concerne une découverte historique ou un sujet plus ancien, elle ne m’est d’aucune inspiration ou presque. Le monde d’aujourd’hui ne m’intéresse guère en tant qu’auteur alors que je peux apprécier bien sûr des fictions écrites par d’autres. Très honnêtement, au-delà des années 1970, ce n’est plus vraiment, sauf rares exceptions, ma tasse de thé. La seule série que j’ai faite qui se passe de nos jours a été  » Russell Chase  » aux Humanos. Mais c’était une série autour de la cryptozoologie et c’était cela qui comptait. Le Yéti et le Poulpe colossal c’est quand même autre chose que Daesh, Hollande ou les Panama Papers pour exciter l’imagination, non ?
Cette série est en 3 tomes, vers quelle aventure vous nous emmènerez après ?
Déjà la poursuite des quatre autres séries en cours ( » Wunderwaffen « ,  » Space Reich « ,  » Zeppelin’s War  » et  » Vidocq « . Pour le reste je ne suis pas supposer en parler à ce stade, désolé…

Un lieu qui vous inspire ?

Depuis un bon moment, je fais une certaine fixation, déjà pour des raisons  » vidocquiennes « , sur le Paris Premier Empire-Restauration-Monarchie de Juillet, bref en gros de 1800 à 1850 qui est un autre monde bien oublié aujourd’hui et donc très  » exotique « .

Quelles sont vos influences ?

Tellement multiples qu’il m’est impossible de les citer mais on peut dire que mes thèmes d’influence principaux tournent autour de l’Histoire de manière générale (donc y compris celle des techniques), du Paranormal, du Fantastique, des énigmes en tous genres et de la littérature populaire, notamment anglo-saxonne. Et je suis un accro au Steampunk.
Votre artiste préféré ?
En dehors de mes compagnons de route dessinateurs qui ne cessent de m’étonner, j’avoue être un peu dans le flou pour répondre à ça. En France, j’aime beaucoup Caza ou Manchu, par exemple. Mais j’ai un plus que gros faible pour les artistes des anciens  » pulps  » américains…

Un site internet que vous aimez visiter ?

Allez, on va dire un site si addictif qu’il devrait être proscrit par le corps médical : Gallica de la Bibliothèque Nationale.

Éditions Soleil

Format : 233 x 323

48 pages

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