En 1960, Christian Drouin père acquiert les Fiefs Sainte-Anne sur les monts de Gonneville, près d’Honfleur. La ferme est plantée de pommiers à cidre et Christian développe rapidement l’envie de produire du calvados. Christian est un homme rigoureux et entreprenant, avec l’aide de Pierre Pivet, bouilleur de cru de grande renommée dans le Nord du Pays d’Auge, il passe les vingt premières années à distiller sa production de cidre. Les calvados ainsi produits sont mis en vieillissement dans d’anciens fûts à Xérès, à Porto ou à Calvados entreposés dans les vieux bâtiments à colombages de la ferme. Il acquiert en outre quelques lots de très vieux calvados à l’occasion de successions chez des producteurs réputés. Christian Drouin père obtient ses premières médailles dans les concours régionaux et à Paris.
En 1969, Christian Drouin fils s’associe à son père. Il vient de passer près de 10 ans à l’étranger, il décide naturellement de donner à l’entreprise une orientation internationale.
Sous le règne du » café calva, dans un secteur encore très régionalisé et dominé par les ventes de jeunes calvados, Christian imagine un tout autre futur pour ses eaux de vie. Il se passionne pour l’art du vieillissement, et profitant des stocks produits par son père, se spécialise dans l’élaboration des calvados les plus rares et les plus vieux qu’il distribue bientôt dans les grands hôtels de la planète et les plus beaux restaurants. En 1991- 92, pour satisfaire le besoin de place résultant du succès du domaine, Christian Drouin transfère la production dans une autre ferme du XVIIème siècle à Coudray-Rabut près de Pont l´Evêque.
En janvier 2004, la troisième génération rejoint l´entreprise. Guillaume Drouin est ingénieur agronome et oenologue. Il consacre les cinq premières années dans l’entreprise à développer l’exportation avant de reprendre la gestion de la production puis la direction de l’entreprise en 2013.
» Après plusieurs mois de travail et de recherche, je viens de finaliser un nouveau projet qui a capté une bonne partie de mon énergie ces derniers temps.
Voilà quelques années maintenant que l’usage du calvados se développe dans les bars à cocktail. J’y ai découvert un nouvel univers mais aussi des spiritueux qui étaient jusqu’alors restés en marge de mes expériences de dégustation. Le monde du Gin par sa complexité et le champ quasi infini des possibilités qu’il offre m’a rapidement donné envie d’en apprendre davantage. Comment le Gin est-il fabriqué ? Quels sont les critères de qualité ? Comment créer l’équilibre dans un spiritueux constitués de parfums si variés, parfois antagonistes ? Et finalement, et s’il était possible de produire un grand Gin en travaillant avec les pommes de nos vergers, un Gin que nous serions fiers de signer de notre nom ?
Il fallut ensuite trouver les aromates qui pouvaient compléter et sublimer l’équilibre du Genièvre et de la pomme à cidre.
Après avoir distillé séparément de nombreux aromates, à la façon dont on prépare un grand assemblage, une dernière sélection de 8 plantes avait été opérée, toutes, à l’exception du genièvre, issues de l’univers aromatique d’un grand calvados. Il resta alors à trouver la façon de faire naitre une harmonie entre ces 8 parfums. Ajuster la recette. Et finalement comprendre que ce mode opératoire ne nous permettrait de travailler que sur des » Small batch « . Le procédé de distillation plante après plante obligeant à ajuster chaque fois les proportions qui donnaient le meilleur assemblage.
Voici donc le premier « batch » de notre Gin produit, le seul Gin dont 30 variétés de pommes rentre dans la composition. » Guillaume DROUIN
Qu'en pensez-vous ?