L’homme qui en a trop vu est une bande dessinée documentaire.
Elle est le fruit de la collaboration entre le photojournaliste kurde irakien Ali Arkady, le scénariste Simon Rochepeau et le dessinateur Isaac Wens.
En octobre 2016, le magazine allemand Der Spiegel commande à Ali Arkady un reportage sur le début de l’offensive contre Daesh à Mossoul. Pour ce faire, Ali rejoint une unité de la division d’intervention d’urgence (ERD) de l’armée irakienne, avec laquelle il avait déjà noué des contacts à Falloujah. Durant deux mois, il partage le quotidien de ces soldats, gagnant leur confiance en prétendant réaliser un film à leur gloire.
Cependant, il est rapidement confronté à des exactions commises par ces mêmes soldats : violences contre des civils, viols, tortures… Ces révélations plongent Ali dans une profonde détresse morale.
Pour montrer et informer au plus juste, il a assisté et été contraint aussi de participer à de terribles exactions.
Il est l’homme qui en a trop vu.
Les photographies et vidéos qu’il recueille sont ensuite publiées internationalement, mettant en lumière ces atrocités.
Cette bande dessinée offre un témoignage poignant sur les horreurs de la guerre et les dilemmes éthiques auxquels sont confrontés les journalistes en zones de conflit.
Le dessin d’Isaac Wens accompagne avec justesse le récit intense d’Ali Arkady, retranscrit par Simon Rochepeau.
Pour ce travail courageux, Ali Arkady reçoit en 2017 le prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre.
Ali Arkady est né en 1982 en Irak. Enfant et adolescent, il vit à Khaniqin, à 7 kilomètres de la frontière iranienne. En 2003, il devient artiste peintre. En 2011, il rencontre des membres de l’agence irakienne Metrography. Il découvre le photojournalisme. Il réalise portraits et reportages partout en Irak. Dans son viseur, toujours : la guerre et ses conséquences sur les familles. Ses photos sont publiées dans Der Spiegel, The Global Post, The Guardian, The Independent…
Aujourd’hui, il vit à Paris, avec sa famille. « Un jour, nous rentrerons chez nous, inch’Allah ! Seulement, je serai très, très vieux. » Ali Arkady
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