Musée Maillol – 21 rue La Boétie

Musée Maillol – 21 rue La Boétie

L’exposition 21 rue La Boétie retrace le parcours singulier de Paul Rosenberg (1881-1959), qui fut l’un des plus grands marchands d’art de la première moitié du XXe siècle. Elle rassemble une soixantaine de chefs d’œuvre de l’art moderne (Pablo Picasso, Fernand Léger, Georges Braque, Henri Matisse, Marie Laurencin...), pour certains inédits en France et provenant de collections publiques majeures telles le Centre Pompidou, le Musée d’Orsay, le Musée Picasso à Paris, ou encore le Deutsches Historisches Museum de Berlin, ou d’importantes collections particulières comme celle de David Nahmad. De nombreuses œuvres sont directement liées au marchand, pour avoir transité par ses galeries, à Paris ou à New York, alors que d’autres renvoient au contexte historique et artistique de l’époque.

paul rosenberg

Le commissariat de l’exposition est assuré par Elie Barnavi, Benoît Remiche, Isabelle Benoit, Vincent Delvaux et François Henrard, de l’équipe Tempora.

Marchand d’art passionné, homme d’affaires avisé et amateur éclairé, Paul Rosenberg fut l’ami et l’agent des plus grands artistes de son temps, qui allaient devenir des maîtres incontestés de l’art moderne. Sa galerie mythique a servi de pivot à la peinture moderne en France, et plus largement en Europe et aux Etats-Unis.

paul rosenberg

La carrière de Paul Rosenberg permet d’appréhender sous un prisme nouveau le double tournant, dans l’histoire de l’art, que représentent l’émergence de l’art moderne, puis, dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale, le déplacement du centre mondial de l’histoire de l’art de Paris vers New York, en pleine crise de la Seconde Guerre mondiale. Mêlant histoire de l’art, histoire sociale et politique, l’exposition met en lumière un moment crucial du XXe siècle, dont Paul Rosenberg a été un témoin emblématique, à la fois acteur et victime.

paul rosenberg

Paul Rosenberg n’aurait jamais imaginé non plus, alors qu’il dut fuir les nazis dans son propre pays, dans sa propre ville, qu’il verrait sa maison devenir – ironie terrible de l’histoire – une officine dégradante dans des murs où, auparavant, l’art trônait, en majesté. C’est en effet au 21 rue La Boétie, réquisitionné par les autorités d’occupation, que s’installa en 1941 le siège de l’infamant Institut d’étude des questions juives, qui conçut et organisa une propagande violente et antisémite, au profit direct de la Propagandastaffel, c’est-à-dire de la Gestapo.

C’est aussi ce mélange des accidents de l’histoire qui incita Élie Barnavi, ancien diplomate, et surtout éminent historien, professeur d’histoire de l’Occident moderne à l’Université de Tel-Aviv, à entreprendre ce périple.

Et cette exposition a pour objet de raconter cette histoire…

21 rue La Boétie – d’après le livre d’Anne Sinclair
Exposition jusqu’au 23 Juillet 2017
Musée Maillol
59/61. Rue de Grenelle 75007 Paris
www.museemaillol.com

 

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