Yan-Pei Ming face à Courbet

Yan-Pei Ming face à Courbet

Comme Gustave Courbet, Yan Pei-Ming trace sa voie à contre-courant, persistant dans la représentation.

C’est dans l’atelier même où Courbet a peint, que Yan Pei-Ming s’est
confronté à une dizaine d’œuvres majeures du maître d’Ornans. Cette dimension symbolique aura certainement eu son importance dans l’hommage rendu par «le plus Français des peintres Chinois».

L’artiste n’a pas caché son enthousiasme à l’idée de passer du temps au sein de ce lieu unique où la présence de Courbet est encore très forte. C’est un espace que Yan Pei-Ming a tout de suite jugé très propice à la création, non seulement pour son aménagement à taille humaine – celui d’un atelier-maison – mais aussi sa lumière naturelle, si particulière dans le Doubs. Cette résidence a permis à Yan Pei-Mingde vivre au rythme de Courbet, en s’imprégnant des vues d’Ornans, sorte de décor immuable dont chaque recoin ramène aux œuvres de Courbet.

Courbet est important pour moi parce que c’est un peintre pour les peintres, il couvre une telle variété de sujets, il sait tout faire. Yan Pei-Ming

Le Sommeil, dit aussi Les
Deux Amies et Paresse et Luxure – 1866

Jusqu’en 1860, date à laquelle il entre dans son nouvel atelier, Courbet travaille dans le grenier de la maison des grands-parents maternels, les Oudot. Situé au 24 place des Îles Basses (actuelle place Courbet), l’atelier est aménagé dans un bâtiment existant, l’ancienne fonderie Bastide. Courbet y fait agrandir une fenêtre qu’il fait peindre « en vert-jaune sombre, relevé de rouge sombre » et le plafond très haut est peint d’un ciel bleu parsemé de nuages et d’hirondelles, bordé de méplats peints. On y voit L’Escaut se jetant dans la mer, et la Seine à Bougival avec de beaux arbres se mirant dans l’eau. Il fait poser du papier peint « brut », du tissu tendu entre des baguettes créant des lambris.

Courbet viendra régulièrement dans cet atelier qui lui sert aussi de
domicile. Il y peignera entre autres Une après-dînée à Ornans, L’Hallali du cerf et L’Enterrement.

Labellisée « Exposition d’intérêt national » par le ministère de la Culture, elle met en regard d’une quinzaine de toiles de Yan Pei-Ming une vingtaine d’œuvres de Gustave Courbet, illustrant ainsi les multiples connivences artistiques entre ces deux peintres, à quelque six générations d’écart.

Jusqu’au 30 septembre 2019 au Musée Courbet à Ornans

Musée Gustave Courbet 1. place Robert Fernier 25290 Ornans

www.musee-courbet.doubs.fr

ATELIER COURBET
10. Avenue Maréchal de Lattre de Tassigny 25290 ORNANS

 

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