Ralf Marsault | faintly falling
A travers le portrait d’une bohème alternative née dans le Berlin-Ouest des années 1980, Ralf Marsault requestionne son sujet de prédilection : les phénomènes de marginalisation sociale, leurs paradoxes et ambigüités.
Les êtres qu’il a découverts, et avec lesquels il a fi ni par vivre durant une dizaine d’années, vivent sur ces campements que l’on appelle Wagenburgen. Elles/ils les fréquentent et les traversent, chacun.e à la recherche d’une vie plus autonome, moins docile et utile à défaut d’être totalement alternative, mais cherchant les formes d’un empowerment et l’affirmation de leur statut de sujet politique. Pour ce faire, les concerné.es construisent eux-mêmes ces systèmes de signes sibyllins, que ce soit dans leurs modifications corporelles (marquages tégumentaires), le choix de leurs vêtements, leurs usages culturels et rituels quotidiens, voire les lignes d’erres qui définissent leurs lieux de vie.
Cet ouvrage cherche à nous rendre sensible les dimensions invisibles de l’expérience que vivent ces femmes et ces hommes pour nous aider à les comprendre.
Éditions Distanz Verlag Berlin
Gainsbourg | Rue de Verneuil
Retour en images sur une séance photo intime rue de Verneuil, réalisé par Xavier Martin, où Serge Gainsbourg a su exprimer sans retenue sa délicatesse, son humour, son élégance, et qui a vu naître un cliché devenu mythique.
Lorsque je rencontre Serge Gainsbourg à l’Élysée-Matignon, son talent et son style sont déjà légendaires. Il me demande pourtant en riant ce qu’il doit faire pour passer dans Paris-Match. Je lui réponds qu’il pourrait épouser une princesse de Monaco… Mais une idée vient de germer dans ma tête : pourquoi ne pas le photographier dans son bain ? Xavier Martin
Bien que portraitiste, Xavier Martin reste inclassable. Il a su renter dans l’intimité des plus grands et les amener à se dévoiler avec naturel. Discret il n’en reste pas moins le photographe contemporain qui peut se prévaloir d’avoir fait le plus grand nombre de portraits, pour certains mythiques, des plus grandes figures de ces cinquante dernières années.
Éditions Hervé Chopin
Irène Jonas | Crépuscules
Irène Jonas est sociologue et photographe indépendante. Sociologue, elle centre ses recherches actuelles sur la sociologie visuelle.
Enfant, il y a les visages graves et parfois douloureux des adultes qui se taisent quand elle entre dans la pièce, puis des phrases qui arrivent par bribes au fil des ans. Des noms et des lieux qui s’inscrivent dans le souvenir avant même de savoir à qui ou à quoi ils correspondent.
Dans cette quête photographique menée entre 2018 et 2020, le fil conducteur est le nom de ces lieux marqués par l’Histoire : Munich, Dachau, Prora, Nuremberg, Prague, Terezin, la Tanière du Loup…
Née à la fin des années 50, je n’ai connu de la guerre que ce qui en était évoqué et peu raconté. …/ Puis, il y avait ces visages graves et parfois douloureux des adultes qui se taisent quand je rentrais dans la pièce, puis des phrases qui sont arrivées par bribes au fils des ans. ../ Ce n’est que bien plus tard qu’il a été possible de faire le lien entre la petite histoire et l’Histoire avec un grand H. Irène Jonas
En partant d’un tirage noir et blanc qu’elle rehausse à la peinture à l’huile, Irène Jonas accentue l’absence de repères entre passé et présent, la confusion entre rêve et réalité pour fusionner mémoire intime et mémoire historique.
Les Éditions de Juillet
Aglaé Bory | Odyssées
Odyssées, est un travail photographique sur l’exil réalisé dans la ville du Havre.
L’Odyssée d’Homère raconte l’histoire d’un retour qui n’en finit pas. Le retour d’Ulysse à Ithaque après vingt longues années d’absence. Ce travail est un écho à ce récit de voyage originel.
Aglaé Bory a suivi plusieurs personnes en situation d’exil, demandeurs d’asile ou réfugiés, le plus souvent en attente de statut. La plupart d’entre eux vivent dans des centres d’hébergement en attendant la réponse de l’administration. L’attente est souvent longue et douloureuse. Elle les isole du réel et les enferme dans un espace mental en suspens. A travers cette succession de portraits et de paysages, la photographe voulu créer une correspondance entre leur intériorité et les paysages dans lesquels ces personnes évoluent afin de rendre perceptible ce sentiment d’exil. Elle les a photographiés dans leurs lieux de vie, dans leur territoire quotidien bien que précaire et temporaire. Leurs regards se perdent à travers les fenêtres. Ils sont dans le flou.
Ils s’en remettent souvent au ciel, dont l’azur semble pourtant les ignorer.
Éditions Filigranes
Jérémie Villet | Première neige
Au fil de ses longues expéditions solitaires dans des lieux reculés, Jérémie utilise la neige comme un peintre utilise du papier blanc pour révéler la pureté de la nature.
Loin du reste du monde, cette scène immaculée est restée son jardin d’enfance, et la photographie, son droit inaliénable de rêver.
Tous les animaux présents dans ce livre sont libres et sauvages. Les photographies n’ont pas été modifiées et aucun élément n’a été ajouté ni retiré. Elles sont la récompense de plusieurs hivers passés en solitaire dans un univers blanc, un monde où l’imaginaire devient réel l’instant d’une photographie.
Éditions du Chêne
Thomas Jorion | Veduta
Des images hypnotiques d’une Italie suspendue dans le temps
Thomas Jorion a arpenté l’Italie du Nord au Sud, du Piémont à la Sicile, en passant par la Vénétie et la Toscane. Il en est revenu avec des images surprenantes et intemporelles de demeures, de villas, de palais datant du XVIIIe au XXe siècles, et depuis longtemps tombés en disgrâce.
Ce patrimoine oublié surprend par la richesse de ses décorations à peine altérées par le temps : stucs, bas-reliefs, peintures… Parfois, la présence presque incongrue d’un lit ou d’un fauteuil rappelle que ces espaces souvent envahis par la végétation ont été habités.
Éditions de la Martinière
Charles Fréger | Yokainoshima
Avec Yokainoshima, c’est au Japon que Charles Fréger, photographe de réputation internationale, poursuit son fascinant inventaire des communautés humaines.
Une fois encore, ses photographies combinent l’acuité du regard documentaire avec l’art de la mise en scène selon un style parfaitement neuf et singulier. Ordonnées au fil des saisons, elles évoquent, à travers l’extraordinaire variété des masques, costumes ou figures, et les commentaires d’anthropologues et spécialistes de la culture traditionnelle japonaise, tout l’arrière-plan de fêtes locales, de chorégraphies et de rites, qui culmine dans ces costumes étonnamment éclectiques.
Cette remarquable suite de portraits passionnera les amateurs de mode et de traditions populaires, mais aussi les adeptes de l’imaginaire des mangas.
Éditions Actes Sud
Albarrán Cabrera |Des oiseaux
Nouvel opus de la collection Des oiseaux qui nous embarque dans l’univers poétique du duo de photographes espagnols Albarrán Cabrera.
Entre réalité et illusion, leurs images interrogent notre rapport au monde tangible et se font vibration sensible au fil des différentes nuances chromatiques et procédés photographiques : tirage platine, au palladium, cyanotype, gélatine argentique, impression pigmentée…
Les oiseaux semblent tout droit sortis de contes fantastiques et deviennent quasi abstraits au fil des pages représentés parfois par des points ou des ombres. Albarrán Cabrera laissent l’interprétation de leurs images à la mémoire du spectateur pour laisser voler notre imagination.
Éditions Atelier EXB
Finbarr O’Reilly |Congo in Conversation
Le 11e Prix Carmignac du photojournalisme — consacré à la République démocratique du Congo — a été attribué au photographe canadien et britannique Finbarr O’Reilly.
Son reportage a débuté en janvier 2020, avant l’irruption de la pandémie de coronavirus. Finbarr O’Reilly et l’équipe du Prix ont repensé les contours de ce travail face à la crise. Le projet du lauréat s’est alors transformé en un reportage collaboratif réalisé par onze photographes et journalistes congolais, qui document depuis plusieurs mois les défis humains, sociaux et écologiques de cet immense pays.
Frank Horvat | Side Walk
Depuis ses premières images de photojournaliste en Inde et au Pakistan dans les années 1950, à un travail plus pictorialiste à partir des années 1970, en passant par la photographie de mode, Frank Horvat nous laisse une œuvre riche et foisonnante qui parcourt tout le XXe siècle.
Side Walk présente la série emblématique réalisée à New York, entre 1982 et 1986, et mêle photographies iconiques avec des images inédites. Sous la forme d’une promenade urbaine, le livre se construit sur des associations visuelles qui ont émergé avec le recul des années. Il montre à la fois la contemporanéité de ce travail et l’extraordinaire talent de coloriste d’Horvat.
Éditions Atelier EXB
Robert Doisneau | Un artiste chez les artistes
Photographe humaniste le plus connu du XXe siècle, Robert Doisneau a posé son regard à de nombreuses reprises sur des artistes au travail, chez eux ou dans leur atelier. Ces précieux clichés de Picasso, Foujita, Dubuffet ou encore Braque voisinent au gré de 90 clichés.
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