Couturiers de la danse

Couturiers de la danse

Depuis un siècle les grands couturiers ne cessent de sublimer sur scène les créations des chorégraphes. Coco Chanel et les ballets russes, Gianni Versace et Maurice Béjart, Christian Lacroix puis Balmain par Olivier Rousteing avec le ballet de l’Opéra de Paris, Issey Miyake et William Forsythe, les exemples sont aussi nombreux que prestigieux.

Ballet d Anvers – Pelleas et Melisandre

Avec Couturiers de la danse, le Centre national du costume de scène rend hommage à ces prestigieuses collaborations et présente pour la première fois dans ses espaces une sélection de 120 costumes dans des vitrines pensées comme des écrins, enrichie de photos et vidéos.

Dès l’entrée, le ton est donné. Le visiteur évolue sous des volutes de papier évoquant avec finesse et légèreté le dessous de tutus comme suspendus et découvre de somptueux costumes d’Hervé Léger pour Rythme de Valse chorégraphié par Roland Petit à l’Opéra de Paris.

Costume de On aura tout vu pour « L’Enfant et les Sortilèges », chorégraphie de Jeroen Verbruggen. Les Ballets de Monte-Carlo, 2016. Prêt Les Ballets de Monte-Carlo.
© CNCS / Florent Giffard

À l’étage sous l’intitulé Formes, les premières vitrines mettent en lumière le travail des couturiers sur les formes. Il suffit de penser aux fameux costumes du Ballet Triadique d’Oskar Schlemmer dans le cadre du Bauhaus pour se rendre compte que les formes n’ont cessé d’interpeller la danse. De nombreux artistes se sont essayés à retrouver la folie créative de ce début du XXe siècle. Jean Paul Gaultier, Viktor & Rolf (The Dutch National Ballet), Gareth Pugh (The Royal Ballet), BodyMap les complices de Michael Clark… ces premières vitrines sont une évocation de la couture la plus inventive.

Costume de Sylvie Skinazi pour « Hiatus », chorégraphie de Lionel Hoche. Création, Les Ballets de Monte-Carlo, 1993. Prêt Les Ballets de Monte-Carlo
© CNCS / Florent Giffard

Enfin, le belge Walter Van Beirendonck, une des signatures les plus influentes de la mode belge, a imaginé pour Sous apparence – première chorégraphie de Marie-Agnès Gillot pour l’Opéra de Paris – des costumes sculpturaux piqués de tulle aux formes insolites de nuages ou de guêpes.

Costume de On aura tout vu pour « L’Enfant et les Sortilèges », chorégraphie de Jeroen Verbruggen. Les Ballets de Monte-Carlo, 2016. Prêt Les Ballets de Monte-Carlo.
© CNCS / Florent Giffard

Avec le thème Seconde peau, les salles suivantes dévoilent les dessous de la danse : justaucorps, collants précieux, trompe l’œil, transparence étudiée ; ou quand le costume devient seconde peau pour sublimer les lignes et les courbes. Les modèles surprenants de Balmain, Givenchy, On aura tout vu, Adeline André ou Christian Lacroix proposent un voyage au pays du corps.

La troisième partie de l’exposition s’intéresse aux réinterprétations des
classiques tutu, corset et autre marinière issues notamment des ateliers
des Ballets de Monte-Carlo ou de l’Opéra de Paris. Un clin d’œil à l’histoire du costume et de la danse magnifiée par Karl Lagerfeld, Yves Saint Laurent, Sylvie Skinazi, Jean Paul Gaultier ou Christian Lacroix.

Costume d’Iris Van Herpen pour « Clear, Loud, Bright, Forward », chorégraphie de Benjamin Millepied. Opéra national de Paris, 2015. Prêt ONP.
© CNCS / Florent Giffard

Ce sont ensuite les matières qui se révèlent dans un quatrième thème. La
danse est un formidable terrain d’expérimentation. Avec elle, le costume ose l‘innovation. Le visiteur plonge ici dans les recherches de créateurs comme Iris van Herpen ou Hussein Chalayan depuis les choix des tissus jusqu’aux coupes des costumes.

Costume d’Issey Miyake pour « Loss of small detail», chorégraphie de William Forsythe. Ballet de Frankfort, 1991. Prêt Forsythe Productions.
© CNCS / Florent Giffard » »

Enfin l’exposition s’achève par un « coup de théâtre » avec un duo unique tant par sa richesse que sa longévité. La collaboration entre Maurice Béjart et Gianni Versace s’étend sur une dizaine de ballets, elle reste à ce jour l’une des plus célèbres. Le visiteur pourra retrouver quelques-uns des grands rôles magnifiés par Béjart dans des pièces comme Pyramide – El Nour ou Souvenirs de Leningrad. Sans oublier la fameuse robe créée par Versace pour Sylvie Guillem dans le ballet Sissi l’impératrice anarchiste.

Exposition jusqu’au 3 mai 2020

Centre national du costume de scène (CNCS)
Quartier Villars – Route de Montilly 03000 Moulins
www.cncs.fr

 

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