Sophie Zénon, artiste photographe française, vit et travaille à Paris.
Après avoir étudié l’histoire contemporaine à l’Université de Rouen et l’ethnologie à l’École Pratique des Hautes Etudes (EPHE) à Paris, Sophie Zénon réalise ses premières photographies à la fin des années 1990 en Mongolie, un pays qui la fascine pour ses grands espaces et pour le rapport de ses habitants à une nature qui vibre, palpite.
La mémoire et l’oubli, la perte et l’absence, sont au cœur de la pratique artistique de Sophie Zénon.
Comment rendre compte du passé quand le langage manque ? Comment rendre visible l’indicible ? Comment produire des images malgré tout ? Comment transformer l‘acte photographique en acte poétique ?
Envisageant le paysage comme un lieu d’expérience, elle aborde le passé dans sa dimension de présent et le vivant dans sa capacité de résilience. Sur un paysage photographié au présent, elle superpose diverses strates temporelles et différentes écritures plastiques, pour rendre compte de ce qui, au-delà du visible ou de l’ici et maintenant, incarne l’esprit des lieux.
Dans ses œuvres, les corps y sont des spectres, des lieux de passage porteurs d’enjeux historiques, politiques et métaphysiques.
Un revenant étant toujours appelé à venir et à revenir, la pensée du spectre, contrairement à ce que l’on croit, fait signe vers l’avenir. C’est une pensée du passé, un héritage qui ne peut venir que de ce qui n’est pas encore arrivé – de l’arrivant même ». Jacques Derrida
Dans sa série DANS LE MIROIR DES RIZIERES, l’artiste propose un travail sur son histoire familiale, intimement liée à celle de l’immigration italienne en France pendant l’entre-deux guerres.
Proposant des éléments d’archives, ce travail est un essai visuel interrogeant plus globalement les notions d’héritage, d’identité, d’exil, de la perte des lieux où l’on est né, où l’on a vécu.
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