L’intérêt pour le luxe est un fait social universel.
Dans son ouvrage, l’auteur tente, en prenant pour fil conducteur le commerce du luxe entre l’Europe et la Chine, d’analyser la manière dont la globalisation affecte non seulement l’économie du luxe, mais reconfigure aussi les dimensions culturelle et politique.
Luxe, calme, volupté. Baudelaire
Le luxe est menacé par la trivialisation. La tension permanente entre élitisme et banalisation est le moteur du processus de réinvention permanente qui le caractérise.
Pourtant, le luxe implique la rareté.
Dans la culture de masse contemporaine, caractérisée par une tendance forte à l’homogénéisation, un des critères essentiels, est l’authenticité.
Pour Lipovetsky, essayiste et professeur de français, l’âge de l’hyperindividualisme voit s’affirmer un « luxe pour soi », moins tourné vers la quête de l’admiration de l’autre que vers celle du sensitif, de plaisirs émotionnels et esthétiques plus ou moins exceptionnels. Le luxe, ce n’est plus seulement un objet-standing ou un matériau riche. C’est aussi ce qui valorise le corps et crée de la volupté. On recherche les émotions esthétiques, et non l’étalage de richesse. Lipovetsky évoque un luxe intraverti et qui ne cherche pas à se donner en spectacle. on est à l’affût de l’inattendu, du mythique, de l’expérience de haute qualité : de l’hédonisme. Le raffinement, le goût sont des composantes essentielles de l’univers du luxe.
Éminents anthropologues français, Marc Abélès entreprend ici une véritable enquête anthropologique autour du luxe. Il montre qu’il faut en faire l’objet d’un questionnement intellectuel, et non plus seulement se contenter de l’appréhender dans sa dimension économique.
Éditions Odile Jacob
144 pages
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