A l’instar d’un Serge Gainsbourg qui prônait un ‘Aux armes et caetera’, la 5ème édition du FITE (Festival International des Textiles Extra ordinaires) – organisé en collaboration avec le Musée Bargoin et l’association HS_Projets, dans la ville de Clermont Ferrand – propose une exposition « love etc. » autour d’un choix original d’œuvres textiles et de photographies.
Ce festival, organisé en deux temps, avec d’un coté une exposition phare au Musée Bargoin [17 septembre 2020 au 28 mars 2021] et d’autre part, une semaine d’événements [22 au 27 septembre 2020], regroupant expositions, un défilé de mode, des rencontres professionnelles, des projections, etc. le tout proposant une écriture autour du textile.
love etc. est une invitation à considérer l’amour au sens large du thème, de l’individuel au collectif, avec un regard mêlant questions sociétales actuelles et domaine textile.
Dont notamment : l’amour universel et divin ; les enjeux environnementaux et l’écologie ; la place de la femme dans les sociétés ; l’union, la sexualité ; la mémoire, l’identité et le genre.
Parmi les artistes présents, on notera la présence de l’artiste française Johanna Bramble qui vit au Sénégal depuis 12 ans et qui mêle art contemporain et hommage au tissage traditionnel manjak. Avec Fil à Fil, l’artiste fait ici référence à la charte du Manden et aux déclarations des droits de l’Homme, dans une œuvre qui résonne avec l’universel.
Autre vision, Kill for Peace de Severija Inčirauskaitė-Kriaunevičienė
Ce travail sur la mémoire passe par le recyclage et la « réparation » d’objets
métalliques porteurs d’une histoire. Il questionne l’histoire politique et met en avant l’absurdité des guerres faites pour la paix, avec un titre en référence à la chanson Kill for peace (1966) qui dénonce la guerre au Viet-Nam.
L’artiste brode ici des fleurs symboliquement liées aux défunts et à la mémoire pour recréer un autre récit.
Autre interrogation : La mission de Stéphanie Wamytan
La question de l’identité et du détournement d’objet est au cœur du travail de
Stéphanie Wamytan, artiste kanak qui invite à une réappropriation du corps des femmes et plus largement de l’identité kanak. L’artiste a choisi de travailler sur les robes missions, tenues larges imposées aux femmes kanak par les missionnaires au 19e siècle afin de cacher leur nudité, qui ont eu un rôle important dans l’acculturation de ces populations ainsi que sur leur sexualité et leur perception du corps.
Avec cette installation, Stéphanie Wamytan habille les robes de mots de consentement ou de rejet ainsi que de scènes érotiques afin de mettre en lumière l’histoire des femmes en Nouvelle-Calédonie, intimement liée à ce textile autrefois symbole d’oppression et désormais signe identitaire de la culture kanak.
Sinon, dans une version plus hédoniste, l’artiste Georgette, de son vrai nom Emily Cauwet-Lafont, s’aventure dans des créations brodées de caches-tétons et pisses-debout, emblématique de l’esprit Cabaret burlesque qui interrogent la place de la femme dans la société.
Par ces objets, l’artiste invite à se réapproprier une certaine liberté, à donner aux femmes le moyen de s’émanciper des conditionnements biologiques et du regard porté sur leur corps.
Love ça serait le fond et le etc. ce serait la forme. Le etc. du love ça serait la permission de trouver de la fantaisie, du luxe, de la luxure, des paillettes sous plein de formes possibles. Georgette
Musée Bargoin
45. rue Ballainvilliers 63000 Clermont-Ferrand
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