Aux origines du son hip-hop
Le hip-hop : voilà une famille musicale aujourd’hui majeure marquée par un acte fondateur, sorte de big-bang technique et sonore sur lequel on a tout écrit : le merry-go-round de DJ Kool Herc.
Le hip-hop en tant que musique, et non le rap en tant que technique vocale, a sa date établie : l’été 1973.
DJ Kool Herc, arrivé en 1967 dans les valises de ses parents depuis la Jamaïque, a trafiqué le sound system de son père pour organiser sa propre block party dans le Bronx. Au fil des soirées, il remarque que les danseurs ont tendance à se déhancher plus que de raison sur les breakbeats des morceaux qu’il leur passe.
Il s’équipe de deux platines, achète les exemplaires de ses vinyles en double, et travaille chez lui à rallonger ces parties des morceaux. L’un des exemplaires est placé au début du break, en attente, l’autre joue la chanson depuis le début. Quand ce dernier arrive à la fin du break, il démarre la seconde platine, qui à son tour, joue le solo rythmique. Pendant ce temps-là, il replace le premier vinyle au début du break, le redémarrant lorsque le second a fini de le jouer. Et ainsi de suite à l’infini.
Il est tout de même important de préciser qu’avec cette technique, et avec l’arrivée des emcees qui se mettent à déclamer leurs textes sur les batteries de James Brown et consorts, DJ Kool Herc échantillonne un morceau préexistant, le boucle, pour ensuite toaster lui-même dessus ou pour laisser son pote Coke La Rock et les rappeurs du coin de s’y essayer.
L’embryon du sampling hip-hop est là.
L’objectif est de décortiquer l’histoire du hip-hop et des musiques samplées au prisme de la politique culturelle post-indépendantiste guinéenne, des meurtres racistes des années quatre-vingt à New York, du death metal norvégien, d’anecdotes de studio, de techniques de producteur, de différents outils et samplers utilisés, des boîtes à rythmes, des clashs et rivalités, du cinéma, du combat panafricaniste de Fela Kuti… Brice Miclet
« Sample ! » est une injonction.
C’est parcourir les ponts dressés entre le hip-hop et ses origines soul, jazz et funk, ses
relations avec le rock, le classique, la chanson française, la musique tibétaine etc.
C’est découvrir l’histoire des technologies qui ont permis ce travail, celle de labels mythiques, de producteurs talentueux.
Éditions le mot et le reste
Format : 148 x 210
256 pages
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