110 Galerie | Mariana Hahn

110 Galerie | Mariana Hahn

Née en 1985 à Schwäbisch Hall en Allemagne, Mariana Hahn vit et travaille à Paris.

Après des études d’art dramatique à l’ETI de Berlin, Mariana Hahn obtient son diplôme d’arts visuels à Central Saint Martins de Londres.

Sa pratique mêlant photographie, vidéo, écriture et installation est motivée par l’exploration de la relation entre le corps et la transmission de la mémoire et du savoir.

Les cheveux, le sel et le cuivre font partie de ses recherches sur les matériaux et les modes de fabrication de l’image, les archives et les supports de la mémoire.

L’exposition « Murmur » présentée à la 110 Galerie, rassemblera deux installations emblématiques de son travail : la première, Braids (2018), est composée de 5 dessins sur papier au format 50 x 40 cm.

Je suis allée en Chine en 2018 pour y mener des recherches sur le commerce des cheveux. Ce travail au long cours avait été initié en 2015. En chemin, j’ai rencontré des gens avec qui j’ai échangé sur l’importance symbolique et le rôle socioculturel de la chevelure. Certaines femmes m’ont donné des tresses de leurs cheveux. Ces tresses sont chargées de leurs souvenirs, d’histoires, de secrets. Les cheveux stockent notre mémoire. Ils sont notre archive ultime. Lorsque je suis rentrée en Europe, j’ai utilisé ces tresses comme des tampons et les ai imprimées sur papier. Ces impressions sont des archives d’archives. Mais ce que j’aime le plus à leur propos c’est qu’elles sont comme des échantillons. Je souhaitais capter des bribes de ces secrets, que ces impressions en soient l’écho. Mariana Hahn

La seconde, Copper voice (2020) est une rencontre entre les mots, la voix de l’artiste et la vibration d’une plaque de cuivre. Il y est question de mémoire, d’archive personnelle et d’échos.

Lors de la réalisation de cette œuvre, je faisais des recherches sur la réaction du cuivre au son. Tous les matins dans mon studio, je parlais à cette plaque en cuivre. Je m’en approchais pour lui dire, un mot ‘Kindheit’ , enfance. Et je la contemplais longuement. Ce qui s’est passé est extraordinaire car le cuivre permet au regard de se perdre au-delà de sa surface, très profond, dans les sphères de l’âme. J’ai alors écrit un poème que j’ai enregistré et diffusé derrière la plaque en cuivre au moyen d’une petite enceinte. Le volume est très bas, presque inaudible pour que les gens doivent se pencher vers la plaque et l’écouter chuchoter. Le son résonne sur la plaque de cuivre. Les mots semblent venir de très loin, du plus profond de l’être. Comme une voix intérieure. Mariana Hahn

Exposition du 7 octobre au 4 novembre 2022

110 Galerie – 110. rue Saint Honoré 75001 Paris

www.le-110.fr

 

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