Jusqu’au 4 novembre prochain, l’Abbaye de l’Epau propose, pour sa 6ème édition, un nouveau regard sur la citoyenneté, aux travers de 14 photographes et 19 expositions.
L’Abbaye Royale de l’Epau constitue l’un des plus beaux exemples de l’architecture cistercienne en France.
En 1229, Bérengère de Navarre, veuve de Richard Cœur de Lion, décide de fonder l’abbaye où elle sera enterrée un an plus tard.
Cette année les photographes invités interrogent sur notre rapport à l’environnement, à notre mémoire collective et aux évolutions de la société.
Réparties sur les 13 hectares de l’abbaye, l’ensemble des photographies apparaissent sur les troncs d’arbres, sur les murs, ou bien au détour des sentiers.
On notera le très beau travail du photographe sud coréen Daesung Lee qui a travaillé sur la beauté tragique de paysages transformés par l’impact de l’activité humaine et des effets du réchauffements climatique.
Ainsi que le travail de Tim Franco, parisien de naissance, et vivant en Corée du Sud, qui présente son projet intitulé Metamorpolis.
La ville de Chongqing a connu récemment un des développements les plus rapides du pays. On estime que sa population est aujourd’hui de plus de 30 millions d’habitants.
Suite à l’installation du barrage des Trois-Gorges en amont, la ville a dû accueillir des populations déplacées par des glissements de terrains, secousses telluriques et pénuries d’eau provoqués par l’installation hydraulique, la plongeant ainsi dans d’interminables travaux.
De 2009 à 2015, Tim Franco explore la ville et assiste à ses mutations : les champs laissent place aux gratte-ciels et aux centres commerciaux.
Également à voir absolument, le travail de Leila Alaoui No pasara, disparue à l’âge de 33 ans des suites de l’attaque commise par Aqmi à Ouagadougou, le 15 janvier 2016.
No Pasara « tu ne passeras pas » fait écho au No pasaran, « ils ne passeront pas » de la guerre civile espagnole.
La photographe a voyagé de Beni Mellal jusqu’à Nador et Tanger pour capter l’essence d’une jeunesse imaginant un Eldorado de l’autre côté de la Méditerranée.
L’histoire de ces jeunes Marocains pensifs, perchés sur des ruines, scrutant l’horizon. Ils sont devant la mer.
Ces photographies témoignent d’une réalité abrupte, une sorte de fossé infranchissable entre le passé et un avenir inaccessible comme le suggère ce graffiti en arabe qui signifie « ouvrez-moi la porte ou je me fais exploser ».
A noter, les présentations des expositions de Corentin Folhen [Haiti – un regard fascinant pour raconter cette ile loin des clichés après le séisme de 2010], de Guy Le Querrec [Musiciens de jazz – des expressions intenses sublimées par le noir et blanc] ainsi que de Thomas Pesquet [Vues de la Terre – les plus belles photos de notre planète vue d’en haut]
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