En plus des bombardements de la Coalition menée par l’Arabie Saoudite presque quotidiens qui parfois ciblent des civils, les Yéménites du nord, assiégés depuis 3 ans, subissent une pénurie d’eau, de pétrole, de nourriture, de médicaments. Toutes les 10 minutes, un enfant meurt, la plupart du temps d’une maladie tout à fait bénigne. Piégée, la population survit sous le joug du régime autoritaire Houthi. Les enfants soldats servent de chair à canon sur les lignes de front. Le pétrole, les aides humanitaires, les médicaments sont surtaxés par des corrompus du pouvoir. Par contre, dans cette guerre, les femmes Yéménites s’émancipent, elles remplacent les hommes qui ont été tués ou blessés. Pas payées depuis plus d’un an, les infirmières restent fidèles au poste dans des hôpitaux en ruine, au secours de la population. Les étudiantes sont aujourd’hui plus nombreuses que les garçons à fréquenter l’université, bien décidées à prendre une part active dans cette société ultra traditionnelle. Amatullah âgée d’à peine 17 ans, 1er ministre du gouvernement des enfants, elle n’a pas hésité à prendre les armes pour combattre la corruption rampante, arracher des griffes des généraux les enfants soldats ou s’ériger contre les mariages précoces. Personne n’a vraiment intérêt à voir les médias rapporter la situation de l’intérieur comme de l’extérieur. Après avoir essayé pendant plus d’un an d’obtenir les autorisations et les visas nécessaires pour nous rendre dans le nord. Nous avons décidé en octobre de nous rendre dans le sud Yémen et de passer illégalement dans le nord, seule solution pour y pénétrer. Nous avons ensuite été coincées dans le nord pendant 1 mois, d’octobre à novembre 2017 à cause notamment du blocus de l’Arabie Saoudite. Pourchassées par les Houthis et sous la protection d’Amat et ses ministres, nous avons pû nous rendre à Saada, Hajjah, Ibb et Sanaa.
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