Élòj kréyòl (éloge créole) est une recherche par le design que nous avons débuté en Aout 2015 autour de l’Histoire des Antilles.
Construite « à partir de restes » pour reprendre les termes du poète et écrivain Ernest Pépin, la culture créole a longtemps souffert d’une infirmation, due à son passé esclavagiste présenté comme un héritage « imposé » et à l’origine de sa création.
Élòj kréyòl propose de générer un nouvel imaginaire à cette histoire créole en utilisant ces « restes » qui la constituent comme de véritables forces vectorielles, capables de construire et scénographier une identité propre et forte à l’île, dont chacun pourrait s’emparer.
Eritaj Kontré
Eritaj Kontré naît d’une « collision inattendue » entre la Faïencerie Georges, dont l’héritage réside dans le décor fait main sur émail cru, et l’artisan vannier Gérard Ako qui tresse des objets à partir de feuilles de cocotier.
Objets hybrides, les Éritaj Kontré (à traduire en français par «la rencontre des héritages») sont des objets des arts de la table, vacillant entre le fonctionnel des vanneries et le hautement décoratif propre à l’histoire de la Faïencerie Georges.
Manman Dlo
Cet objet, appelé Manman dlo (la « déesse des eaux » de Martinique) par leurs auteurs, est constitué de plusieurs éléments hétérogènes : une cruche en terre cuite dobann, inspirée d’une forme de jarre importée massivement d’Aubagne et qui servait dans les Caraïbes à garder de l’eau au frais pendant la journée de travail. Un support circulaire de marbre, qui s’inspire des meubles à eau, des buffets couverts d’une plaque de marbre, fréquents dans les maisons coloniales, dont la froideur de la pierre conservait mieux la fraicheur de l’eau des récipients qu’on posait dessus.
Également, un cerclage de vannerie karaïb, produite en Martinique selon une technique locale, un collier en grèn job ou « larmes de Job », des graines sauvages à la belle couleur nacrée qu’on trouve dans les régions tropicales et dont les pauvres se servent pour faire des parures.
Gargoulette
Parmi les récipients d’Espagne, la gargoulette (de son vrai nom el bojito) pérennisera sa présence sur les terres françaises. Cette cruche en terre cuite comportant un goulot de remplissage et un bec verseur, permettait aux agriculteurs de disposer d’une eau fraiche en période de chaleur.
La terre poreuse de la cruche absorbait les « molécules chaudes », tandis que le flux d’air permettait de réguler la fraicheur au contact de l’eau.
Qu'en pensez-vous ?