Patrick DEMARCHELIER

Patrick DEMARCHELIER

Né près de Paris en 1943, Patrick DEMARCHELIER a grandi dans la ville industrielle du Havre.

Le travail de DEMARCHELIER est extrêmement proche dans l’esprit de celui du peintre proto-impressionniste Eugène BOUDIN. On trouve souvent dans ses phots un écho de ce que BOUDIN aspirait à  » transmettre… ce vaste espace, cette délicatesse, la lumière brillante qui transforme tout à mes yeux « .

DEMARCHELIER peut photographier à Mexico, Miami, ou aux Antilles, les éléments spécifiques de la région géographique où il se trouve s’efface au profit de l’atmosphère créée par la lumière et l’air.

À 17 ans, il reçoit en cadeau un appareil photo qui deviendra l’extension de son regard et lui fera connaître une vie faite de voyages et d’images. Il décroche son 1er travail à temps plein comme photographe dans un petit laboratoire du nord de la France, où il imprime et retouche des photos de passeport. À 20 ans, il s’installe à Paris, dans un autre laboratoire et imprime des photos d’actualité. Puis, il devient le photographe attitré de l’agence de mannequins Paris Planning où il prend les photographies-tests des jeunes modèles.

Un an plus tard, il accepte un poste d’assistant aux côtés d’un photographe en vue, Hans FEURER, photographe-réalisateur, qui a mis au point une technique graphique et économique de la photo de mode qui consiste à effectuer un recadrage serré du mannequin, ce qui a un impact considérable sur la page du magazine. Aux côtés de ce professionnel expérimenté, DEMARCHELIER apprend vite et il peut bientôt voler de ses propres ailes. Grâce à des commandes pour les magazines ELLE et MARIE CLAIRE, il ne faut pas longtemps avant que Patrick DEMARCHELIER ne devienne un photographe indépendant.

A la fin des années 1960, un petit groupe de jeunes photographes se forme, connu sous le nom de  » Paris Mob  » ou  » Paris Mafia « , qui incluait, à part DEMARCHELIER, François LAMY, Uli ROSE, Althur ELGORT, Alex CHATELAIN et Mike REINHARDT. Ils étaient en réaction contre la décadence ou le sérieux emprunté de leurs contemporains pour soutenir les photographes de mode optimistes, informels et spontanés comme un instantané.

J’aime que mes images montrent un rire vrai.

Les photographies actives, légères, enjouées de DEMARCHELIER sont remarquées par Alexander LIBERMAN, directeur de la création de VOGUE, qui trouve que la qualité  » désinvolte  » de son style leur donne de la chaleur humaine. En 1974, DEMARCHELIER travaille pour le l’édition américaine de VOGUE, et l’année suivante il décide de s’installer à New York. Son expérience de la chambre noire porte ses fruits et se révèle dans la qualité impeccable de ses noir et blanc, et de ses couleurs si magnifiquement limpides.

Mais si sa réputation s’est construite sur les photographies de mode, il a fini par être connu aussi pour ses portraits de célébrités. On note immédiatement que DEMARCHELIER utilise le noir & blanc pour ses portraits, presque sans exception. On peut remarquer dans beaucoup de ses portraits, que Patrick DEMARCHELIER se concentre sur la tête et cadre serré à hauteur d’épaules, amenant les mains dans le cadre comme un élément expressif dont il tire grand effet.

Alexander LIBERMAN l’a qualifié de  » doux pionnier « , sensible à  » la séduction naturelle des femmes » et l’écrivain Glenn O’BRIEN le perçoit comme un adorateur de la beauté.

Ses images montrent clairement qu’il s’intéresse davantage à leur personnalité qu’à imposer ses propres ambitions et les idées préconçues les concernant. Ses paysages et ses photographies d’animaux sauvages, font preuve aussi d’une évolution des plus intéressantes. Ces photos prouvent la capacité de DEMARCHELIER à maîtriser l’espace. Ses photographies ethniques sont très proches de ce travail, des guerriers Masaï, aux lutteurs Sumo ou à la femme et l’enfant péruviens. De tels sujets nous montrent que s’il voyage énormément, dans l’intention peu de chose sépare ces photos des photos de top-modèles.

Son intérêt professionnel à étudier la façon dont le corps féminin bouge à l’intérieur d’un vêtement semble trouver un prolongement logique dans l’étude du corps féminin nu, et a donné naissance à certaines de ses photographies les plus reconnues. La photographie couleur a commencé à prédominer dans les magazines de mode dans les années 1970.

A partir des années 1980, Patrick DEMARCHELIER commence, à chaque fois que c’est possible, à réclamer le contrôle des couleurs dans ses photographies, limitant sa palette pour obtenir de grands effets. Par exemple, en sélectionnant une couleur de fond proche de la couleur des robes, il transforme graphiquement des compositions relativement simples, en des images d’une grande subtilité.

Des tirages couleurs contrastés semblent indiquer à DEMARCHELIER une nouvelle direction potentiellement exaltante, tout comme sa série  » Paris Collections Printemps 1997 « , et la photographie d’Amber VALETTA confirme son évolution en tant que coloriste, et son positionnement comme l’un des maîtres de la photographie d’aujourd’hui.

Extrait du texte du livre :  » Patrick DEMARCHELIER : Exposing Elegance  » édité par le Musée d’Art contemporain de Monterrey.

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