L’activité touristique a d’abord commencé en été au début du 20ème siècle. Les lignes de chemin de fer se développent pour desservir les industries en fond de vallée.
C’est ainsi que le train arrive à Moûtiers.
Ce moyen de transport, qui assurait un accès plus facile et rapide aux vallées, permit aux premiers estivants, souvent originaires de la région lyonnaise, de venir passer leurs vacances d’été à la montagne.
Les années 30 voient les premiers hivernants provenance principalement de Lyon et Paris, issus d’un milieu aisé et amoureux de la montagne.
Louis Curtet, maire de la commune de Saint Bon, a été l’un des premiers à vouloir développer les infrastructures touristiques et améliorer l’accueil des hivernants. Progressivement des chalets-hôtels furent créés au Praz, à Courchevel 1550 ou à Moriond pour loger les randonneurs et les premières campagnes de communication se développèrent.
Grâce à cet engouement pour le ski, de nouveaux métiers, notamment celui de moniteur, se développèrent pour les habitants des communes montagnardes. Jean Pachod fut le premier moniteur diplômé de la vallée. Il constitua un groupe de jeunes Saint-Bonnais passionnés qu’il forma à ce métier, parmi eux Régis Chevallier, Eugène Chardon, Jean Sullice, Jean Blanc.
Photo : Émile Baetz
La pratique du ski sur la commune de Saint-Bon est avérée dès l’entre 2 guerres. Cette même année, Arnold Lunn réalise une première reconnaissance à ski des potentialités du massif des Trois Vallées.
En Mai 1946, le Conseil municipal de Saint-Bon, sous la présidence de son maire, Francis-Eugène Mugnier, et à l’unanimité, décide d’accepter le projet du département et de céder au Conseil général tous les terrains communaux des Tovets, de Bellecôte, et les terrains en direction de la Loze et de la Vizelle, de Courchevel et de Moriond.
Laurent Chappis est désigné architecte-urbaniste de la commune en charge de l’élaboration du plan d’aménagement de la future station savoyarde. Un autre homme important rejoint le projet. Il s’agit de Jean Blanc, natif de Saint-Bon et déjà champion de France de ski, qui est en charge de l’équipement technique de la station.
Au mois de juin 1946, une réflexion sur le nom de la future station construite sur le plateau des Tovets est engagée. Après plusieurs discussions, le choix est fait. La station s’appellera » Courchevel 1550 » qui sera choisi, pour devenir Courchevel Village en 2012 ! [Le nom de Courchevel est issu du terroir local – » ecortzevé » en patois de St-Bon signifie » écorché » – et désigne un lieu-dit à 1500 m d’altitude où les jeunes bergers étaient vigilants avec les veaux tentés par la pousse printanière des brins d’herbe verts et drus, fatals à leur langue…]
Après les travaux de construction du premier hôtel, l’Hôtel des Trois Vallées, Laurent Chappis dessine un projet d’église pour la station en 1950. Puis le premier » chalet à pattes » voit le jour sous le coup de crayon de Denys Pradelle qui satisfait la commande de son propriétaire, Mr Lang. Enfin, le premier immeuble collectif résidentiel, » La Vanoise « , voit le jour dans le quartier de Plantret.
Photo : Émile Baetz
Un rythme de croisière s’installe en 1953 dans la station. Un second projet de construction de l’église, dessinée par Denys Pradelle, en collaboration avec l’architecte Jean Prouvé est approuvé par l’évêché.
Les architectes Laurent Chappis, Denys Pradelle et Jean-Marc Legrand s’associent pour créer l’Atelier d’architecture de Courchevel. Ensemble, ils vont révolutionner l’art de bâtir en montagne.
Ils réalisent, notamment, le » Goupille « , une petite construction en bois, posées sur un socle en pierre pour l’isoler des rongeurs, située à proximité du chalet d’habitation, et où les paysans rangent ce qu’ils ont de plus précieux (graines, vêtements, bijoux, nourritures, couvertures, documents). Il est appelé » grenier » en Savoie et » mazot » en Haute-Savoie et en Suisse. Le » Goupille » sera inscrit au Monument Historique en 2005. Puis le CHALET JOLIOT-CURIE, chalet de vacances de Frédéric et Irène Joliot-Curie. Le CHALET LE PETIT NAVIRE, chalet personnel de l’architecte Denys Pradelle, et enfin LA CHAPELLE NOTRE DAME DE L’ASSOMPTION.
Maurice Michaud contact Emile Allais, installé aux USA.
De retour des Etats-Unis, où il a participé au lancement de la station de Squaw Valley, Emile Allais convint les membres du Conseil Général de la nécessité de faire de Courchevel une station renommée pour la qualité de ses pistes. Il apporte son expérience, ses idées pour la préparation et l’entretien des pistes et du domaine skiable. C’est ainsi que petit à petit, les pistes de ski de Courchevel sont devenues une référence pour de nombreuses autres stations.
En 1960, Michel Ziegler rencontre Emile Ancenay, maire de Saint Bon, pour lui présenter son projet de créer un altiport à Courchevel. À l’époque, » le vol en montagne, ça n’existait pas en France « .
En 1971, la décision est prise par la municipalité d’installer les équipements nécessaires au déneigement de la piste de l’Altiport, afin de permettre l’accès à tous les appareils pouvant se poser en montagne, même non munis de skis.
Dans les années 1980, la capacité d’accueil de la station est désormais de 32 000 lits touristiques. La station demeure une station pilote et est devenue une ville d’altitude animée, dotée d’un domaine skiable d’une centaine de kilomètres de pistes.
Très vite Gilles de La Rocque mène une importante politique de promotion touristique dans le but de donner une notoriété durable à la station de sports d’hiver. En effet, Courchevel bénéficie déjà d’une certaine référence pour la qualité de son domaine skiable, mais Gilles souhaite renforcer l’image de la station, notamment en ambitionnant de lui donner une aura culturelle.
Photo : Émile Baetz
C’est au cours des vingt années passées à la tête de la station qu’il a ainsi impulsé sa notoriété internationale. Ainsi, si aujourd’hui la station de Courchevel compte une part importante de sa clientèle d’origine étrangère, elle le doit aux nombreuses actions de promotion menées par Gilles, à ses multiples relations amicales et journalistiques et enfin à la création d’événements sportifs et culturels de renommée internationale.
Pour permettre à Courchevel de se distinguer des autres stations de sports d’hiver, il souhaite aussi valoriser l’offre de la station en lui donnant une importante vocation culturelle. De cet objectif vont naître une fondation, la FACIM (Fondation pour l’Action Culturelle Internationale en Montagne), et l’auditorium, construit dans le quartier du Jardin Alpin. Ainsi Courchevel profita de la passion de Gilles de la Rocque pour la musique pour être à l’avant-garde en créant un centre culturel et de congrès.
Photo : Émile Baetz
Au début des années 80, la commune en élaborant son plan d’occupation des sols (POS) décida de mettre un terme à la construction de bâtiments nés du plan d’urbanisme d’origine. Dès lors une politique visant à mettre en valeur l’image montagnarde de Courchevel est instaurée. On assiste alors au retour de la toiture traditionnelle à deux pans. Le plan d’occupation des sols de la commune de Saint-Bon s’engage dans l’encouragement à la rénovation ou la restauration de Courchevel.
En 1986, c’est l’annonce officielle de l’obtention des 16èmes Jeux Olympiques d’hiver 1992 pour la ville d’Albertville et la Savoie. La station de Courchevel est directement concernée car elle accueille les épreuves de saut à ski et de combiné nordique ainsi que la famille olympique dans ses hôtels de grand standing. À cette occasion, entre 1986 et 1991 vont sortir de terre de nouveaux équipements pour la station et la vallée : stade de saut à ski au Praz avec 2 tremplins de 120 et 90 m, altiport agrandi et réaménagé, Forum dans le centre de Courchevel 1850 avec patinoire couverte et galerie commerciale, centres-stations de Courchevel 1650 et 1550 réaménagés.
Courchevel, référence du luxe, développe une offre d’une diversité inégalée et s’impose également comme organisatrice d’événements sportifs d’envergure internationale.
Décembre 2010 : la station renoue avec la Coupe du Monde de ski alpin et accueille une épreuve de slalom féminin. Dès cette première, l’organisation et le succès populaire (20 000 spectateurs) sont salués par les athlètes, les entraîneurs, les techniciens et la Fédération Internationale de Ski. Depuis, chaque année, la station organise une ou deux épreuves.
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