Diplômée d’architecture en 2000 à Paris, Estelle LAGARDE décide de s’engager dans une démarche photographique personnelle à partir de la même année.
Intitulée Les pionniers, cette nouvelle exposition que la Little Big Galerie consacre à Estelle LAGARDE constitue une trilogie.
Trilogie née de la volonté de la photographe de confronter sa démarche, son ambition narrative et émotionnelle, non plus au cœur du bâti, des constructions de l’architecture humaine, mais cette fois-ci vers l’extérieur, la nature, le paysage, les éléments qui les sculptent et les traversent.
Et au centre toujours, l’enfant. Le lien qui permet la découverte.
Entitled Les pionniers, this new exhibition by Estelle LAGARDE at Little Big Galerie forms a trilogy.
A trilogy born of the photographer’s desire to take her approach, her narrative and emotional ambition, no longer to the heart of the built environment, to the constructions of human architecture, but this time to the exterior, nature, the landscape, the elements that sculpt them and run through them.
And always at the center, the child. The link that makes discovery possible.
C’est vraisemblablement une force tellurique qui l’a conduite dans un premier temps en Islande pour puiser au plus près de cette terre volcanique une connexion à la Terre, à sa force nourricière, mais aussi par l’alchimie qui naît de la lave, des cendres. Et qui donne vie. Une conjonction entre l’immensité et l’incarnation humaine, un lien entre le minéral et la chair. La roche et l’eau comme matières originelles.
En embrassant à la fois l’organique et l’épique.
It was probably a telluric force that first led her to Iceland, to draw as close as possible to this volcanic land, a connection to the Earth, to its nourishing force, but also through the alchemy that is born of lava and ashes. And that gives life. A conjunction between immensity and human incarnation, a link between mineral and flesh. Rock and water as original materials.
Embracing both the organic and the epic.
Le parcours d’Estelle LAGARDE s’est ensuite poursuivi au sein des paysages de l’Aubrac, en France, et constitue le deuxième chapitre de cette redécouverte ou réappropriation du territoire. Il est question ici d’une rencontre plus en lien avec la végétation, l’animal mais avec le vent et la pluie qui courent les vallées et les plaines, sculptent une topographie qui offrent un peu plus de pistes à l’humain pour explorer, parcourir, expérimenter et se révéler.
Estelle LAGARDE ‘s journey then continued in the landscapes ofAubrac, France, and constitutes the second chapter in this rediscovery or reappropriation of the land. Here, it’s a question of an encounter with vegetation and animals, but also with the wind and rain that run through the valleys and plains, sculpting a topography that offers human beings a little more room to explore, roam, experiment and reveal themselves.
Ici, la photographie pave le chemin qui conduit vers les magies blanches. Elle est bordure du bois, hors les murs. La photographie rend visible ciels, racines, rochers. Elle défriche le devenir des pionniers.
Allumer à la nuit le feu. Hurler avec le loup et chanter avec le cygne pour faire alliance sous la lune d’or.
Être une pierre lancée depuis le kayak qui coule doucement vers le lit de la rivière. Scruter le vautour qui tournoie, porté par le courant ascendant des gorges. Estelle Lagarde
Et c’est enfin avec L’île d’Aix que ce voyage terrien d’Estelle LAGARDE se termine. Le temps de l’apprivoisement semble être venu. Une connivence se tisse entre le lieu et les voyageurs. La curiosité est toujours vivace. L’exploration toujours en cours, mais un lâcher-prise s’avère entre cette terre isolée et les protagonistes de ce dernier chapitre.
L’humain investit un peu plus l’espace, la confiance (re) naît entre eux, fragile et vigilante, mais tangible dans leurs interactions.
And Estelle LAGARDE ‘s earthly journey comes to a close with L’île d’Aix. The time for taming seems to have come. A sense of complicity is developing between the place and the travelers. Curiosity is still alive. Exploration is still underway, but a sense of letting go is emerging between this isolated land and the protagonists of this final chapter.
Humans take over the space a little more, and trust is (re)born between them, fragile and vigilant, but tangible in their interactions.
Il s’agit d’une errance qui peut emmener vers une contemplation ou un espace fictionnel suivant le regardeur, et qui tend à questionner sur la place et le temps de nos existences sur la planète terre et
dans l’univers, et à nous ramener vers une certaine humilité. Comme une vanité, un mémento mori.
Estelle Lagarde
Exposition jusqu’au 20 Mai |24
Little Big Galerie・45. rue Lepic 75018 Paris
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