L’artiste Arvida Byström maquille ses propres nus en profondeur
À l’occasion de la publication de son nouveau livre de nus d’IA pornographiques, Arvida Byström parle des relations para-sociales, du travail sexuel et de la question de savoir si les images sont « réelles » ou non.
Sous les selfies saccharines et les images de fruits en lingerie que l’on trouve sur l’Instagram d’Arvida Byström, il y a beaucoup plus que ce que l’on voit. Ayant acquis sa notoriété sur Tumblr dans les années 2010, Byström est aujourd’hui une photographe dont la pratique aux teintes pastel examine avec audace – et souvent de manière amusante – la féminité dans le contexte trouble de l’internet d’aujourd’hui.
À cheval sur les mondes de la performance, de la satire, du sexe et de la technologie, l’artiste basée à Stockholm s’est penchée ces dernières années sur des thèmes plus extrêmes à travers ce qu’elle décrit comme des explorations de « femmes numériques ».
Cela va de l’étrange autoportrait modifié numériquement à sa troublante performance de 2023, A Cybernetic Doll’s House, dans laquelle l’artiste interagit avec une poupée sexuelle IA appelée Harmony.
As her new book of pornographic AI nudes is published, Arvida Byström talks about parasocial relationships, sex work, and whether or not it matters if images are “real”
Beneath the saccharine selfies and images of fruit in lingerie found on Arvida Byström’s Instagram, there is much more than meets the eye. Having first gained notoriety on Tumblr in the 2010s, today Byström is a photographer whose pastel-shaded practice boldly – and often amusingly – examines womanhood in the murky context of the internet today. Straddling the worlds of performance art, satire, sex and technology, the past few years have seen the Stockholm-based artist delve into more extreme themes through what she describes as explorations of “digital women”. These have ranged from strange, digitally altered self-portraiture to her unsettling 2023 performance A Cybernetic Doll’s House, which saw the artist interacting with an AI sex doll called Harmony.
Bien que Arvida Byström utilise souvent son corps dans son travail, sa présence en ligne s’apparente davantage à un alter ego ou, comme elle le dit, à « un humanoïde mythique dans les téléphones des gens ».
Malgré cette couche protectrice de performance, son dernier projet lui permet de repousser ses limites personnelles plus loin que jamais. Présenté cette semaine sous la forme d’un livre intitulé In The Clouds (publié par Nuda), il rassemble une série d’autoportraits pornographiques créés à l’aide d’un outil d’IA éthiquement douteux appelé Undress App, qui permet à quiconque de transformer des portraits en faux nus profonds.
En utilisant l’application sur elle-même, elle a ensuite vendu ces images comme si elles étaient réelles sur un site d’abonnement pornographique appelé Sunroom, en les associant à des conversations sexting de l’IA formées pour lui ressembler à l’aide de textes d’interviews passées.
Although Byström often employs her body in her work, her online presence is more akin to an alter ego, or as she puts it, “a mythic humanoid in people’s phones”. Despite this protective layer of performance, her latest project sees her push her personal boundaries further than ever before. Arriving this week in the form of a book titled In The Clouds (published by Nuda), it brings together a series of pornographic self-portraits created using an ethically questionable AI tool called Undress App, where anyone can turn portraits into deepfake nudes. Using the app on herself, she then sold these images as if they were real on a porn subscription site called Sunroom, coupling them with AI sexting conversations trained to sound like her using text from past interviews.
À la fois performance artistique et expérience sociale, le livre rassemble des deepfakes réalistes et des erreurs monstrueuses commises par l’IA – avec des seins qui sortent du dos de Byström, par exemple – ainsi que des textes de réflexion du célèbre philosophe Slavoj Žižek, de la romancière Olivia Kan-Sperling et du critique culturel CM Edenborg.
Pour moi, présenter le projet dans un livre est une façon plus contrôlée de raconter l’histoire. Je ne sais pas vraiment ce qui va se passer sur l’application Sunroom une fois que j’aurai révélé qu’il s’agit d’images générées par l’IA… Dans l’ensemble, je pense que In The Clouds est un projet amusant qui permet de discuter de l’IA et des corps en ligne, de ceux qui gagnent de l’argent grâce aux corps en ligne et de la manière dont fonctionnent les relations parasociales. C’est la partie amusante avec laquelle j’ai joué et que j’ai essayé de comprendre. Je pense que je veux que les gens rient, qu’ils soient un peu choqués et horrifiés – et peut-être aussi qu’ils se branlent. Arvida Byström
Dérangeant et empreint d’humour noir, In The Clouds explore la boîte de Pandore de l’IA, abordant les questions du consentement, de qui gagne de l’argent grâce aux corps en ligne, et de l’importance ou non des images « réelles ».
Part performance art, part social experiment, the book collates realistic deepfakes and monstrous mistakes made by the AI – with breasts sprouting out of Byström’s back, for example – alongside thought-provoking texts by celebrity philosopher Slavoj Žižek, novelist Olivia Kan-Sperling and cultural critic CM Edenborg. Disturbing and darkly humorous, In The Clouds investigates the Pandora’s Box of AI, tackling questions of consent, who makes money from bodies online, and whether it matters or not if images are “real”.
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