L’INTIME・De la chambre aux réseaux sociaux

L’INTIME・De la chambre aux réseaux sociaux

Embarquez pour un voyage fascinant au cœur de nos jardins secrets à travers une histoire de l’intime du XVIIIe siècle à nos jours !

De la chambre vue par Henri Cartier‑Bresson ou Nan Goldin, des lits en fer forgé du XIXe siècle au lit-clos des Frères Bouroullec, de la chaise percée à l’urinoir pour femmes, des objets de la toilette sèche à la salle de bain, de la beauté aristocratique à la consommation de masse, des livres licencieux aux sex-toys, du walkman aux réseaux sociaux et à l’influence, en passant par les outils de surveillance et de protection, l’exposition montre comment l’intime s’est imposé puis s’est profondément modifié.

À travers douze thématiques, l’exposition s’ouvre sur un gigantesque trou de serrure. Dans une ambiance intimiste, cinq thématiques se déploient dans la galerie côté jardin autour du thème de la femme et l’intime, la chambre, les lieux de commodités, la toilette et la beauté, jusqu’au parfum.

Les lieux de commodité

Des objets du XVIIIe siècle comme le bourdaloue, pot pour uriner en public utilisé par les femmes, chaise percée ou bidets, sont mis en regard d’urinoirs et de de WC récents, comme le dernier modèle de Toto. L’invention moderne de l’hygiène et de l’intimité a modifié les lieux d’aisance qui deviennent l’objet d’interdits au XIXe siècle, dont les artistes comme Judy Chicago ou Sarah Lucas se jouent au XXe siècle.

Le femme et l’intime

Au XIXe siècle avec l’émergence d’une classe bourgeoise, la vie professionnelle et familiale se séparent : la femme est alors maîtresse du domestique et de l’intime. Les peintres, essentiellement masculins, tel Edouard Vuillard, ouvrant le parcours, les représentent souvent dans leur intérieur. Ce n’est que progressivement, grâce aux révolutions féministes, que la « femme mystifiée » dont témoigne le livre de Betty Friedan, se dissocie de l’espace clos.

Une chambre à soi

Le mot « chambre à coucher » apparaît seulement au XVIIIe siècle. Une grande bibliothèque d’ouvrages liés à la chambre, de Marcel Proust à Michelle Perrot, est présentée. De Ramon Casas à Martine Locatelli, émergent de nouvelles représentations, de la sieste à la chambre d’adolescent. Le lit devient un lieu de vie pour Un homme qui dort de Georges Pérec, de travail ou de création, pour l’écrivaine Colette comme pour l’artiste Ben. De nos jours, chacun aspire à avoir « un lit à soi ».

Intimité et sexualités

Du Verrou de Fragonard aux livres licencieux du XVIIIe , les œuvres révèlent le « male gaze » ou regard de l’homme sur la femme. L’homosexualité, quant à elle, est alors rarement représentée et jugée négativement. Au XXe siècle, des représentations de toutes les sexualités apparaissent au grand jour de David Hockney à Nan Goldin ou Zanele Muholi. De nouveaux objets, les vibromasseurs et les sex-toys, de Matali Crasset à Tom Dixon, rencontrent un succès grandissant sont présentés dans une large vitrine au fond de la nef.

La chambre connectée

Un film de 1947 du réalisateur J.K Raymond Millet imagine déjà la naissance d’un monde multi-écrans avec une prescience saisissante. Des créateurs de contenus exposent leurs comptes Instagram comme leur conception de l’intime, de Lena Situations à Sophie Fontanel, tandis que les photographies d’Evan Baden alertent sur le danger de l’exposition de soi.

Les frontières entre privé et public devenues plus floues et poreuses engendrent de nombreux débats.

Exposition du 15 octobre |24 au 30 mars |25

www.madparis.fr

 

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