Romantisme rebelle d’un crépuscule urbain
Sous les lumières tamisées du grand noir parisien, Stefano Gallici orchestre pour Ann Demeulemeester une collection Automne-Hiver 2025 qui ne murmure pas : elle hurle doucement, dans un soupir élégant. Une collection pour ceux qui aiment la nuit, l’ombre et l’émotion — pour ceux dont le manteau est un armure élégante contre le vent glacial de la routine.
La tenue se regarde avant de parler. Ann Demeulemeester AW25 ramène les codes du grunge, du rock et du gothique, non comme des ornements mais comme des cicatrices de style. Les vestes en cuir patiné, les chemises aux manches gonflées jusque-aux poignets, les tricots effilochés, les pulls aux mailles arrachées — tout cela juxtapose la délicatesse du drapé au piquant du déchirement esthétique. Il y a du Victorien dans les cols, du Western dans les bottes aux talons aiguilles, et du poétique dans le sombre du noir, du gris anthracite, de quelques perlages de bijoux métallisés.
Oubliez le minimalisme neutre — ici, l’accessoire porte message : les lunettes Aviator taillées pour la nuit, les chapeaux hauts légèrement de travers, les ceintures ornées de boucles concho ou de chaînes, les foulards roulottés autour du cou comme des scarves d’amant secret. Chaque pièce respire une promesse de rébellion silencieuse, comme si le vêtement lui-même résistait.
La collection AW25 de la marque Ann Demeulemeester ne cherche pas à plaire à tout le monde. Il cherche à séduire ceux qui flairent la différence, qui préfèrent le cuir éraflé à la coupe parfaite, le drapé froissé au costume tiré à quatre épingles.
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