LE SENS FIGURÉ
Dans l’effervescence des arts contemporains, certains artistes se font célébrer pour le vacarme ; Lassaâd Metoui, lui, impose son pouvoir par le silence.
Né à Gabès, en Tunisie, en 1963, il est devenu l’un des maîtres modernes de la calligraphie, un orfèvre du signe arabe qui, loin de rester prisonnier d’un alphabet immuable, le libère — pour mieux lui faire dépasser ses limites.
L’artiste calligraphe s’installe durant un mois à la galerie Icare et présente 14 toiles originales et 15 lithographies.
Arabesque entre tradition et audace
Ce qui frappe chez Lassaâd Metoui, c’est cette double fidélité : d’un côté, l’apprentissage rigoureux de la calligraphie arabe classique — ses traits fermes, ses proportions sacrées, ses maîtres respectés comme Abbas Taba, Jajali ou Salah Jemni.
De l’autre, une curiosité insatiable pour le monde : la lumière, la couleur, les influences orientales et occidentales s’y mêlent — le papier japonais kozo, les lavis, les motifs floraux ou abstraits, le trait libre.

Lassaâd Metoui ne peint pas seulement les mots : il fait vibrer le vide entre les lettres, il joue du silence comme on joue d’une respiration suspendue. Ses œuvres sont comme des poèmes visuels — chaque espace blanc est une respiration, chaque trait tient d’un soupir.
Il y a chez Lassaâd Metoui ce raffinement discret d’un calligraphe : le soin extrême du geste, l’attention portée aux supports, aux matériaux — encre, papier, volume, texture.
Lassaâd Metoui compte parmi les amateurs de beauté silencieuse, parce qu’il enseigne que le trait peut être une confidence, que l’écriture peut être une offrande, que la tradition, à force de vertu, peut se réinventer.

Il incarne ce que le monde moderne oublie trop souvent : la patience, le souffle, l’écoute du geste.
Pour celui qui sait que l’art est d’abord travail sur le silence autant que sur la forme, l’œil autant que la main.
Exposition à découvrir jusqu’au 25 octobre -25
Galerie Icare・7. avenue de Longchamp 92210 Saint-Cloud








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