Pankaj Mishra – Un essai pour l’âme du monde
Il est des livres qui ne cherchent pas à réconforter, mais à déranger – pour mieux éclairer.
Le monde après Gaza, essai brûlant de Pankaj Mishra, s’inscrit dans cette lignée.
L’ouvrage esquisse un dialogue exigeant avec l’histoire, la morale et l’avenir – un livre dont on ressort avec un regard plus lourd… mais plus lucide.
Histoires croisées, mémoire troublée
Pankaj Mishra ne part pas de rien : il creuse les racines historiques qui lient la Shoah, le colonialisme, les promesses non tenues de la modernité, pour interroger ce que signifie encore vivre dans un monde où « l’après Gaza » semble déjà commencer sans réconciliation ni récit partagé.
Le livre travaille le contraste entre le Sud global et l’Occident, entre les idéaux proclamés de liberté et de démocratie, et les réalités souvent moins héroïques, plus violentes. Pankaj Mishra cite Edward Said, Hannah Arendt, Primo Levi, et d’autres, non pour ériger un panthéon moral, mais pour dessiner les lignes d’une histoire encore à écrire.
Morale, colère, responsabilité
Il y a dans Le monde après Gaza une indignation sereine, une colère portée non comme un argument de force, mais comme une urgence, un appel – celui de l’observation critique, de la solidarité.
Pankaj Mishra propose que le monde ne se contente pas de juger, mais d’écouter, de comprendre, d’assumer. Comprendre que les vies comptent et que le silence ou l’indifférence sont déjà des choix.
Ce livre n’est pas un exposé froid, mais une méditation vibrante : il appelle le lecteur à tenir ses contradictions, à peser ses convictions, à devenir – par les mots – témoin et acteur.








Qu'en pensez-vous ?