JOURNAL D’UN SAMOURAÏ AU VATICAN
Il est des livres qui se lisent comme on découvre une gravure ancienne – lentement, avec le respect dû aux traces du temps. « Hasekura : Journal d’un Samouraï au Vatican » appartient à cette rare catégorie d’ouvrages où l’Histoire se pare d’une élégance presque romanesque.
Sous la plume subtile de ses auteurs, on suit le destin extraordinaire de Hasekura Tsunenaga, ce noble japonais du XVIIᵉ siècle, envoyé par le shogunat en ambassade auprès du Saint-Siège. Un choc des mondes, une traversée des continents, mais aussi une méditation sur la rencontre – celle de l’âme nippone et de la chrétienté baroque.
L’ouvrage, superbement édité, évoque à la fois le journal intime d’un homme déraciné et le carnet de route d’un diplomate avant l’heure. Entre les lignes, on perçoit le parfum de l’encens, le bruissement des étoffes, la stupeur des Romains devant ce visiteur venu du bout du monde.
C’est un récit d’éclats et de silences, un dialogue entre deux civilisations qui s’observent avec fascination, sans jamais se comprendre tout à fait.
Hasekura y apparaît comme un Dandy avant la lettre – stoïque, cultivé, étranger dans tous les ports, ambassadeur d’une beauté austère. On le devine, ombre élégante au milieu des fastes vaticans, portant en lui la pudeur d’un peuple et la mélancolie des voyages sans retour.
Un livre rare, érudit et poétique, à lire comme un pont jeté entre le sabre et la croix, entre le raffinement japonais et la splendeur italienne.
Le genre d’ouvrage que l’on referme en silence, pour mieux entendre encore le murmure du monde ancien.








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