Carte blanche à Min Jung-yeon

Carte blanche à Min Jung-yeon

Réconciliation

Depuis sa création en 1889, le musée national des arts asiatiques – Guimet entretient des relations privilégiées avec la Corée.

Il fût le premier au monde à exposer des œuvres coréennes lorsque les pièces réunies par Charles Varat intègrent ses collections en 1891.

Our long summer in the rain MIN Jung-yeon
Encre de Chine, aquarelle et crayon sur papier 2018 94 x 94 cm
© Collection Musée Guimet
Courtesy : MIN Jung-yeon & Galerie Maria Lund

Il n’a cessé depuis d’enrichir ses collections et de faire venir à lui artistes et donateurs coréens désireux de faire partager la culture de leur pays avec la France tels LEE Ufan, LEE Bae ou plus récemment encore KIM Chong-hak.

Cette nouvelle Carte blanche contemporaine, l’artiste coréenne Min Jung-yeon, présente une installation immersive et organique, créée
spécifiquement pour le MNAAG.

Fragment de l’installation Tissage MIN Jung-yeon
Crayon et acrylique sur papier Canson 2019 230 x 360 cm
© photo : Thierry Estrade
Courtesy : Min Jung-yeon & Galerie Maria Lund

La notion de réconciliation est à l’origine de l’installation de MIN Jung-
yeon
. Elle y réunit différents éléments et matériaux tout en préservant l’intégrité de chacun, pour créer in fine, dans le temps et dans l’espace, une harmonie nouvelle.

L’œuvre s’appuie sur le vécu de l’artiste et la réalité tragique d’une Corée scindée en deux depuis soixante-six ans.

Fragment de l’installation Tissage MIN Jung-yeon
Crayon et acrylique sur papier Canson 2019
© photo : Thierry Estrade
Courtesy : Min Jung-yeon & Galerie Maria Lund

Son socle théorique est double. MIN Jung-yeon convoque la pensée de Lao-Tseu sur les contraires – envisagés comme nécessaires et générateurs de nouveauté – et inscrit sa création dans cette conception millénaire selon laquelle le vide n’est pas vide mais créateur d’énergie. La recherche contemporaine et les considérations sur le temps et l’espace du physicien quantique Carlo Rovelli sont également ses sources d’inspiration : si l’on croyait autrefois l’espace vide, on parle aujourd’hui de matière « noire » ou « transparente » dont l’essentiel reste à découvrir. Quant au temps, on le sait désormais relationnel et constitué de multiples strates et non pas unique et unidirectionnel comme le laisse penser notre perception humaine…

Fragment de l’installation Tissage MIN Jung-yeon
Crayon et acrylique sur papier Canson 2019
© photo : Thierry Estrade
Courtesy : Min Jung-yeon & Galerie Maria Lund

A partir de ces éléments réels, philosophiques et scientifiques, MIN Jung-yeon a conçu une œuvre monumentale et immersive. Le visiteur y est à la fois maître de sa déambulation et pris malgré lui dans un kaléidoscope immense où se tissent des entrelacs en superposition. Le reflet dans le miroir est la seule réalité d’un temps qui n’a pas d’ordre…

Les visions en strates alternent en permanence. S’y opère une dynamique organique sans fin.

Installation Tissage MIN Jung-yeon
Crayon, acrylique et encre de Chine sur papier Canson, 2019 1080 x 230 cm
© photo : Thierry Estrade
Courtesy : Min Jung-yeon & Galerie Maria Lun

Exposition jusqu’au 17 Février 2020

Musée national des arts asiatiques – Guimet
6. place d’Iéna 75116 Paris

www.guimet.fr

 

Cet article a été publié dans la catégorie TIME OUT.

 

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