Pensé en 2019 pour être présenté en 2020, mais repoussé en raison de la crise sanitaire, la conception de cet événement anticipait en quelque sorte une information révélée le 28 juillet 2020 par l’Institut Van Gogh, qui partageait une récente découverte sur l’ultime œuvre du peintre hollandais Racines d’arbres, réalisée le jour de son suicide, en localisant l’endroit où l’artiste avait peint pour la dernière fois à Auvers-sur-Oise.
Si Auvers-sur-Oise reste hanté par le souvenir d’artistes majeurs, la vie continue et avec elle l’activité de nombreuses personnes qui poursuivent leur quête artistique en proposant des œuvres en prise avec notre actualité.
Établissant ainsi des débats féconds avec un patrimoine qui nous a nourri et qui continue de nous dynamiser.
Six artistes, ensemble et dans leur quête personnelle, en font œuvre. Dans l’échange et la singularité, elles en explorent les champs symboliques, ce qu’elles mettent en mouvement de l’individu et du collectif, des mémoires et des histoires de femmes. Elles en scrutent et dessinent les traces et les indices, en parcourent les liens entre les êtres, présents ou disparus.
Parmi ces artistes, on notera le travail de Stéphanie Malossane ‘Temps suspendu’ – Des temps suspendus, étirés, roulés voilés, dévoilés, superposés, cachés, libérés. Les lieux se rejoignent, se confondent, se mêlent entre sommeil et éveil, éphémère et acquis.
Explorant les « reflets d’âme » dans la nature. Nature environnementale et nature intérieure, fragiles et fortes à la fois, entrent en osmose et nous parlent à travers l’œuvre. L’œuvre nous parle elle à travers la nature, notre nature.
Artiste peintre, elle travaille la peinture, la photographie plasticienne, la vidéo explorant et mélangeant des techniques mixtes d’huile, de pigments minéraux, phosphorescence, photographie alternative, des matériaux allant de la toile au voile.
Autre regard, celui de Gaëlle Cueff et sa série ‘Empreintes’.
Cette série initiée durant le premier semestre 2020 est dans la continuité des Vibrations de la forêt, dont elle partage l’intérêt pour la transparence et la superposition, mais dont elle se distingue par la taille des œuvres, la technique utilisée, et l’unicité de chaque œuvre qui en découle.
Il s’agit de petits panneaux (généralement de 20 x 20 cm) composés de photographies parfois superposées, parfois rehaussées de pigments, souvent apposées par transfert, et recouvertes de plusieurs couches d’encaustique fusionnées entre elles et lissées jusqu’à l’obtention d’un rendu brillant soyeux et transparent. Le côté iconique des œuvres est renforcé par un encadrement flottant sous cadre-vitrine.
Exposition « RACINES » dans la galerie d’art contemporain d’Auvers-sur-Oise jusqu’au 27 juin 2021
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