Corto Maltese・Le Jour d’Avant

Corto Maltese・Le Jour d’Avant

Dans le sillage des grands voyages, des embruns improbables et des idées qui remuent l’âme, voici venir une nouvelle étape dans la légende du dandy marin par excellence : Corto Maltese.

Avec Le Jour d’Avant, le trait d’origine de Hugo Pratt se fait écho dans une ère contemporaine, et le voilà relancé dans une aventure qui conjugue exotisme, dérive climatique et esprit du monde.

L’intrigue – avec un verre en main

Nous retrouvons Corto à Sydney, en 2022 : non plus aux Caraïbes du XXᵉ siècle, mais sur un tarmac, parmi les néons et la houle urbaine de l’Australie. Il retrouve un ami pirate, Marcus, enlisée dans l’addiction — terrible contraste entre liberté légendaire et dépendance moderne.
Mais voilà que surgit l’appel d’une avocate liée à des éco-warriors : une jeune femme détenue aux Îles Tuvalu, petites entités océaniques frappées de plein fouet par la montée des eaux. Elle a murmuré le nom de Corto comme dernier recours.
Corto, charmeur et libre, ne peut résister à l’appel de l’hydravion délabré, du vol vers l’archipel, du ciel comme espace de rédemption… et d’aventure.

Œuvre-pont entre l’esprit Hugo Pratt et la conscience d’aujourd’hui.

On retrouve le noir-et-blanc élégant en hommage au grand maître. Le dessin de Bastien Vivès, allié au scénario de Martin Quenehen d’après Hugo Pratt, travaille avec respect le mythe tout en l’actualisant.
Le dandy marin y est toujours là : un homme élégant, un brin mystérieux, qui n’appartient ni aux puissants ni aux opprimés, mais qui chemine entre les mondes.

Ici, c’est le monde qui a changé : la mer n’est plus seulement théâtre d’aventures romantiques, mais miroir de crises, d’anticipations – et de choix moraux.

Pour le lecteur puriste du Pratt d’origine, l’atmosphère peut donc apparaître différente. Mais ce n’est pas un défaut, simplement un autre rivage.

Editions Casterman

 

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