L’œil qui rêve, l’âme qui observe
Dans un monde où tout va trop vite et où l’image est devenue consommation courante, Davide Ambroggio fait figure de flâneur visuel, de gentleman du regard, attentif au moindre frisson de lumière sur une peau, au grain d’ombre sur une façade, au murmure d’un instant suspendu. Son travail n’illustre pas le réel : il le révèle, avec une lenteur précieuse et une esthétique de l’inaperçu.

Photographe, oui — mais aussi poète en clair-obscur, artisan de la mélancolie moderne.
Davide Ambroggio ne capture pas, il cueille. Ce que l’on croit fugace devient, sous son œil patient, presque éternel.

Originaire d’Italie, Davide Ambroggio puise dans la tradition du cinéma néoréaliste et de la peinture caravagesque, tout en l’infusant d’une délicatesse contemporaine. Son noir et blanc n’est jamais brutal, mais velouté, vaporeux, texturé comme du coton ancien. On y lit des silences, des soupirs, des regrets doux comme des lettres qu’on n’a pas envoyées.
Les visages qu’il photographie ne posent pas — ils se livrent, comme s’ils acceptaient, un instant, de montrer ce qu’ils taisent. Davide Ambroggio, discret et infiniment attentif, les enveloppe d’un regard qui ne juge jamais, mais qui écoute.

Ce qu’il photographie, c’est l’interstice : entre l’ombre et la lumière, entre le portrait et la disparition, entre l’intime et l’invisible. Il y a chez lui un dandysme discret, fait de rigueur formelle et de douceur assumée. Un art de voir sans imposer, de montrer sans exhiber, de sublimer sans détourner.


Davide Ambroggio n’est pas dans la démonstration : il préfère la suggestion. Comme un roman graphique sans texte, comme un murmure entre deux battements de cœur.
Davide Ambroggio ne photographie pas des sujets. Il capte des états d’âme.
Et dans chaque cliché, un peu de silence — celui, rare, que seul le beau sait inspirer.








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