François Boucher

François Boucher

Une des provinces du rococo. La Chine rêvée de François Boucher

Les études récentes consacrées à l’histoire du marché de l’art, l’histoire des collections et plus généralement l’histoire du goût ont bien montré la désirabilité et dans le même temps la grande diffusion des objets chinois et japonais dans le Paris des années 1730-1750.

Antoine WATTEAU,
Viosseu ou le musicien chinois
, huile sur toile, vers 1709 © Collection privée, New-York, NY, image courtesy of Sotheby’s

François Boucher était un immense collectionneur de peintures et objets d’art mais aussi de coquilles, curiosités de la Chine et d’ailleurs.

Or ce que cette exposition, qui se tiendra jusqu’au 2 Mars 2020, ambitionne de démontrer, c’est que Boucher, avant de devenir le peintre des petits cartons de la seconde Tenture chinoise et l’auteur de luxueuses peintures à la chinoise, a découvert l’Asie d’abord par les objets, c’est-à-dire leurs matériaux et décors, chez les marchands et dans la collection qu’il débuta au cours des années 1730.

François BOUCHER,
Le Chinois galant
, huile sur toile, en camaïeu bleu, 1742 © The David Collection, Copenhague, B275, photographie Pernille Klemp

C’est pourquoi le parcours de l’exposition commencera par deux sections consacrées au commerce parisien des objets exotiques et à la collection de François Boucher.

La première partie évoquera la culture visuelle formée par l’artiste à Paris en réunissant des objets vendus autour de 1730 (laques, papiers peints, porcelaines), présentés avant leur transformation par les marchands-merciers c’est-à-dire sous la forme que Boucher a pu observer dans les boutiques.

Vase à décor de personnages, scène de labour et de tissage (Geng Zhi Tu),
Chine, province de Jiangxi, fours de Jingdezhen, dynastie Qing (1644-1912), période Kangxi (1662-1722) ©Musée national des Arts asiatiques Guimet, RMN-Grand Palais, photographie Thierry Ollivier

Dans la deuxième salle sera proposée une évocation de la collection de l’artiste étudiée à partir du formidable catalogue de la vente organisée après sa mort par le marchand Pierre Remy, dans les appartements du peintre au Louvre, en 1771, qui comprend près de six-cents numéros pour les seuls objets asiatiques.

La section suivante de l’exposition sera consacrée à la tenture tissée à Beauvais d’après les peintures de Boucher conservées à Besançon, dont une série complète sera présentée pour la première fois.

Anonyme japonais,
Cabinet,
vers 1700, laque, inv.CA1647

© Musée des beaux-arts de Dijon / François Jay

Enfin l’exposition s’achèvera sur une évocation de la postérité des inventions de Boucher qui crée, à côté de cette production truffée d’objets chinois, un univers autonome destiné aux peintres de décors. Le nombre de gravures à sujet chinois produit par Boucher est exceptionnel
pour quelqu’un qui n’était pas un ornemaniste professionnel, et leur influence sur les arts décoratifs, en France et au-delà, fut énorme.

MUSÉE DES BEAUX-ARTS & D’ARCHÉOLOGIE
1. place de la Révolution 25000 Besançon

www.mbaa.besancon.fr

 

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