André Ostier, l’œil mondain du siècle
Quiconque croit que l’élégance est une affaire de mode n’a jamais ouvert un livre de Thierry Coudert.
Avec Le Monde d’André Ostier, l’auteur – fin connaisseur des cercles choisis et des arts de vivre disparus – réveille, plume à la main et mouchoir de soie à la boutonnière, l’univers feutré d’un photographe qui n’eut de cesse de fixer la grâce.

Car André Ostier n’était pas n’importe quel œil : il fut l’esthète discret de la haute société du XXᵉ siècle, celui qui sut capturer sans déranger, témoigner sans s’imposer, sublimer sans jamais appuyer. De Christian Bérard à Cocteau, de Marie-Laure de Noailles à Audrey Hepburn, son objectif fut un passeport pour les lieux où la beauté se murmurait.
L’ouvrage, édité avec un sens rare du raffinement, se lit comme une chronique de la grâce et du goût, mais aussi comme un manuel implicite de savoir-vivre à la française. Chaque page ouvre une porte dérobée sur un monde qui savait recevoir, converser, poser, lire et s’ennuyer avec style.


Thierry Coudert, en archiviste sensible et dandy éclairé, ne se contente pas de retracer une carrière photographique : il déploie une géographie humaine de l’élégance, une cartographie des visages, des salons, des soupers à la chandelle, des regards complices et des robes de bal effleurées par le temps.
Il serait tentant de dire que ce monde n’existe plus.


Mais en refermant Le Monde d’André Ostier, l’on se prend à croire qu’il survit dans les plis d’une veste sur-mesure, dans la lumière oblique d’un boudoir oublié, ou dans le soupir d’un dandy moderne regrettant de n’avoir jamais été invité chez la comtesse Greffulhe.
Une œuvre de mémoire et de style, pour esthètes du passé — et du présent.








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