C’est un roman pétri d’humanité où la puissance du sentiment s’en mêle et les certitudes s’effritent. Peut-on, doit-on risquer sa vie et celles des autres par amour de l’art et du beau ?
Jeune archéologue, Alexia est recrutée par une fondation chargée de la sauvegarde d’œuvres d’art. Elle découvre peu à peu que ses missions font également partie d’un plan destiné à lutter contre le trafic de biens culturels.
Alexia se prête volontiers au jeu jusqu’à ce que celui-ci dérape. Initiée par son mentor et amant à la technique des palais de mémoire, il lui faut maintenant tenter de préserver ce qu’il a de plus cher.
Intimement liés, amour fervent et obsession de la beauté sont au cœur de ce roman. Le cheminement mental, remède à l’oubli, devient le ressort d’un affrontement sans merci.
[ Extrait ]
« N’est-ce pas ce que l’on fait des gens que l’on aime lorsqu’ils s’en vont ? Assembler, rassembler des fragments de sensations, de gestes, de situations. Des images fortes qui les retiennent. Des lieux où s’émouvoir encore. Des fantômes familiers qui nous retournent à l’aperçu d’un souvenir.
Ce que l’on cherche encore à comprendre et ce que l’on veut oublier. Ce que l’on aimerait garder pour toujours, ce que l’on ne saura jamais. Ce qui nous appartient dans le fond de nos rêves. Ce qui se lie et se délie et qui demeure en nous dans la peine, l’amour, la mémoire et jusque dans l’oubli. »
Ses lectures d’enfance et de jeunesse ont puissamment imprégné l’imaginaire de Véronique Rabuteau. Au chatoiement d’un récit d’aventures s’ajoute une réflexion sur la mémoire, barrière, refuge et étendard du beau.
Long John Silver, souviens-toi ! par Véronique Rabuteau, aux Éditions du Panthéon, 19,90 €
Texte : Dominique Ragazzon
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