Métissage

Métissage

Il faudra certainement plusieurs écoutes aux novices pour adopter le monde de Einleit, que l’on avait laissé sur le gros carton  » Air« .

Imprégné de musique et de culture japonaise, Einleit cultive l’étrangeté avec une pop claire obscure, mélancolique. Un univers qui se dévoile et prend toute sa dimension sur scène avec des sonorités électroniques aériennes et une rythmique percutante dont émergent une énergie chamanique.

einleit

Einlet, cela a une signification particulière pour vous ?

Einleit vient du mot allemand « Einleitung » qui signifie « Ouverture », « Initiation », « Introduction ». C’est comme ça que commence tous les livrets d’opéras allemands, au même titre qu’un « Apertura » en italien ou un « Opening » en anglais. C’est un clin d’oeil à notre formation de chant lyrique que Charlie et moi avons pratiqué pendant une quinzaine d’années à La Maîtrise des Hauts de Seine.

Sinon, d’où venez-vous ?

Charlie et Gabriel viennent des Yvelines, et moi j’suis d’origine tokyoïte et aujourd’hui Parisien.

Lorsque l’on fait partie des choeurs d’enfants de l’Opéra de Paris pendant de longues années, c’est facile de passer à une Pop mystérieuse ?

Plus facile que dans le sens inverse ! Notre formation lyrique nous a apporté une sensibilité de la musique assez large et une rigueur dans la construction des harmonies et le placement de la voix.

Qu’est-ce qui vous inspire ? Comment fonctionnez-vous ?

J’écris et compose seul. Le travail avec Charlie et Gabriel se situe quelque part entre la création des morceaux et le passage sur scène. À chaque période ses inspirations, je m’inspire de littérature, cinéma, musique, tout ce qui rentre en résonance avec mon état d’esprit du moment.

Quels sont vos maitres à composer?

Ryuichi Sakamoto, Bowie, Thom Yorke, James Blake, Nicolas Jaar, Son Lux.

Début 2016 vous sortez un nouveau EP. Quel genre musical assignerez-vous à cet album ?

On sortira notre premier album printemps 2016 sur le label Sacré Coeur Music. Ce sera un album à l’armature principalement pop, teinté de deephouse et de r’n’b.

Métis franco-japonais, Jun, auteur, compositeur et chanteur du groupe, se façonne artistiquement au travers du mélange de ses deux cultures, puisant dans ses origines, l’essence même de la musique d’Einleit.

Est-il plus facile à réaliser ou bien, sachant que vous êtes attendu, plus compliqué ?

Haha ! les gens attendent le prochain album de Radiohead ou Phoenix, pas le nôtre ! En revanche, pas mal de pros attendent de voir ce qu’on vaut sur le long format donc oui, y’a une petite pression. Mais la plus grosse pression c’est celle qu’on se met nous-mêmes avec le band et avec le label. C’est un vrai challenge pour nous.

La scène où vous vous êtes le plus sentie en fusion avec le public ?

Y’a deux ans, on a remplacé Hyphen Hyphen au Festival  » Chausse Tes Tongs  » en Bretagne. On a joué à minuit devant 1500 personnes déjà bien ambiancées par le set de Rover qui nous précédait. C’était assez dingue, le public breton était super chaleureux malgré le fait qu’on leur était inconnu. Bon esprit.

Votre meilleur souvenir de concert comme spectateur ?

Difficile d’en choisir qu’un, mais là tout de suite, j’ai le souvenir de l’incroyable performance de Herbie Hancock au Festival Jazz La Défense en 2008.

Vous êtes plutôt CD ou vinyles ?

Ma fiat punto ne lit que les CDs.

1 disquaire parisien à partager ?

La braderie du boulevard Ménilmontant.

Vos références French Touch ?

Sébastien Tellier, Housse de Racket, Quentin Dupieux.

1 ville – 1 resto – 1 bar – 1 club en France où vos fans pourraient vous croiser ?

Paris / tous les restos veggies du 11ème arr. / le Stand’art (Ménilmontant) / le Bus Palladium

1 marque de Mode française ?

Cashmere x Hooligan avec qui nous venons d’entamer un partenariat !

1 titre de musique français qui vous a marqué cette année ?

« Un jour sans fin » de Bumby, jeune artiste du nord de la France. À découvrir sur soundcloud.

Êtes-vous sensible aux autres formes artistiques françaises. Que vous inspire la création française dans son ensemble ?

On travaille souvent avec d’autres artistes français, que ça soit des musiciens (je pense aux artistes qui font des remixes de nos tracks et vice-versa, ou aux guests qu’on a eu l’occasion d’inviter sur scène), des illustrateurs (entre autres Rebecka Tollens avec qui on prépare en ce moment la cover de notre album) où des réalisateurs (le dernier clip de « Trembling Tokyo » a été réalisé par deux réals de la boîte de prod WOOW YOUR LIFE dont on aime beaucoup le travail, et on compte rebosser avec eux pour le prochain clip). Tout au long de notre parcours, on a eu la chance de rencontrer un certain nombre d’artistes « en développement », et c’est important pour nous de créer des ponts entre notre projet et ceux d’autres. Ça permet de nous sentir ancré dans une scène, une époque, un paysage artistique.

Les prochaines dates ?

5 décembre « Bars en Trans » au Dejazey

Retrouvez les titres en téléchargement d’EINLEIT à la vente sur notre site :

 


Trembling Tokyo


Fire walk with me


Air


Soak me up

 

Cet article a été publié dans la catégorie COLD MUSIK.

 

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