L’insolence pastel de l’âme Pop
Il y a des artistes qu’on découvre comme on entre par effraction dans un boudoir interdit, à mi-chemin entre la chambre d’une poupée victorienne et le backstage d’un concert glam-trash. Petite Doll, c’est cela : un trouble exquis, une vibration en rose acide, une faille de velours dans l’imaginaire contemporain.

Derrière ce nom de scène faussement naïf se cache une créatrice protéiforme — plasticienne, performeuse, muse et chimère, à la frontière de la pop culture, du fétichisme sucré et de l’art contemporain.
Une Barbie grunge revisitée par Cindy Sherman, une Marie-Antoinette post-apocalyptique coiffée de perruques en sucre filé, enrubannée de critique sociale et de provocations esthétiques.


Petite Doll maîtrise l’ambivalence comme d’autres le smoky eye : chez elle, la mignonnerie n’est jamais innocente, elle est toujours un masque — ou un miroir. Chaque image, chaque performance, chaque autoportrait semble chuchoter : « Tu me trouves jolie ? Regarde mieux. »
Elle travaille les codes du genre, du désir, du pouvoir et de l’enfance avec la précision d’un chirurgien en porcelaine. Ici, le latex côtoie les dentelles, le kawaii s’infiltre dans le gothique, et la sensualité se prend les pieds dans la moquette moelleuse d’une salle d’attente anxieuse.
Il serait tentant de réduire Petite Doll à une image, tant la sienne est forte. Mais ce serait ignorer le discours ultra-construit derrière ses mises en scène, ses costumes, ses créations plastiques. Car cette poupée-là pense — et pense fort. Elle déconstruit les attentes, dérange les regards bien-pensants, et fait de son corps une installation mouvante, entre performance et manifeste.
Petite Doll est la petite sœur punk d’une aristocratie qui aurait viré digitale, une héroïne douce-amère, qui transforme les likes en manifeste, les paillettes en stratégie, la vulnérabilité en puissance.
Petite Doll ne joue pas à la poupée. Elle en a fait une arme. Une œuvre à part entière, mouvante, magnétique, inclassable — comme tous les dandys de son époque, elle n’appartient à personne, si ce n’est à son propre reflet.








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