PhotoBrussels Festival

PhotoBrussels Festival

A travers vingt-sept sensibilités photographiques et/ou vidéographiques différentes, Hangar – centre photographique de Bruxelles – dévoile les germes de la résilience humaine.

Chaque artiste présente sa vision du « monde intérieur », faisant ainsi voler en éclat l’univers pesant de la quarantaine.

Créativité, humour, empathie, réflexion, amour, inspiration de la nature sont autant de principes promettant une guérison rapide et un « après » meilleur.

Le PhotoBrussels Festival se déploiera dans différents lieux de la capitale bruxelloise, grâce au Festival Tour et fera ainsi vibrer Bruxelles au rythme de la photographie. Cette année, font partie notamment des lieux importants tels que Bozar, Botanique, Wiels, Le Musée Juif de Belgique, Contretype mais également des jeunes lieux tels que Geopolis ou L’Enfant Sauvage.

Pour ce festival, 420 artistes confinés en Europe ont répondu au « Call for European Photographers » lancé pendant le confinement. Un jury d’experts a sélectionné vingt-sept projets lauréats qui seront présentés au Hangar : une mission photographique comme souvenir et une scénographie immersive rappelant la condition de « confiné ».

© Ferhat Bouda

Parmi ces lauréats, notons le travail de Ferhat Bouda. Le photographe, de retour d’Algérie, se retrouve confiné en Allemagne. La réglementation en Allemagne permet aux gens de sortir en rue. Ferhat Bouda espère avoir accès aux hôpitaux pour documenter la situation. L’accès à ceux-ci lui est impossible. Il trouve finalement aux rues de Frankfort une atmosphère intéressante : effrayante et triste mais aussi drôle et belle. « C’est la décision de chacun de voir de la beauté dans une situation difficile ». Le visage de la ville a changé comme les visages des gens, qui, par résilience, sont devenus créatifs. Naît alors un journal visuel fait de mots, de photographies et de peintures, un témoignage personnel sur la manière dont il vit cette situation unique, sur ses pensées et sur la vie quotidienne.

©Julia Fullerton

Autre regard, celui de Julia Fullerton-Batten. Alors qu’elle planifiait une séance photo, tout s’est soudainement arrêté. Elle décide, finalement, de photographier des volontaires dans leur lieu de confinement. Son annonce rencontre un énorme succès. Aucun contact physique n’est nécessaire pour réaliser le projet, tout se fait par E-Mail, téléphone, réseaux sociaux, puis par communication gestuelle à travers la fenêtre. L’idée de la mise en scène et des vêtements se font avec les habitants qui, emprisonnés à l’intérieur, brisent leur monotonie le temps d’un shooting. Julia Fullerton-Batten interviewe chaque personne et documente ainsi cette période difficile. A travers ce projet, elle réapprend à prendre des photos de manière plus simple, sans une grande équipe autour d’elle.

© Gabriele Galimberti

Gabriele Galimberti a passé ces dernières années à travailler sur des projets de photographie documentaire à travers le monde, dont certains sont devenus des livres. Son travail consiste principalement à raconter les histoires, à travers des portraits et des nouvelles, d’habitants du monde entier. Pendant les deux premières semaines de la crise du coronavirus en Italie, Gabriele Galimberti choisit de continuer à travailler en photographiant et en interviewant des personnes confinées dans leurs maisons milanaises. Afin de dresser leur portrait, il prend les mesures adéquates et, après indications, réussi à obtenir la lumière qu’il désire. Chaque groupe de personnes semble minuscule face à la prison qu’est devenue leur habitation.


© Pierre Jarlan

Pédopsychiatre et photographe, Pierre Jarlan a un parcours pour le moins
atypique. Durant le confinement, il a lancé une version modifiée d’un projet antérieur intitulé Ateliers d’artistes, en proposant à des volontaires de documenter eux-mêmes leur lieu de vie en confinement. Il réalise ensuite avec leurs photos, la reconstruction 3D de leur intérieur. Celle-ci devient le support de narration de leur expérience de confinement. Ce travail est analysé d’un point de vue sociologique avec Isabelle Coutant (CNRS, EHESS) et d’un point de vue psychiatrique avec Michel Spodenkiewicz (Professeur de médecine, CHUréunion).

©Frédéric Stucin

Vivant à Paris depuis 20 ans, Frédéric Stucin, photographe de « street », décide de découvrir sa ville de nuit, durant le confinement. Tel un plateau de cinéma vide, la capitale française semble à la fois distante, fausse et intime. Son projet l’oblige à regarder la ville autrement, à la redécouvrir. Il immortalise aussi un moment de nos vies unique, une période durant laquelle les vibrations intempestives de la ville se sont mises en pause.

Hangar – Photo Art Center
PhotoBrussels Festival 05 « The World Within »
21 Jan. > 27 Mar. 2021

www.hangar.art

 

Cet article a été publié dans la catégorie TIME OUT.

 

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