Roméo Mivekannin x Galerie Cécile Fakhoury

Roméo Mivekannin x Galerie Cécile Fakhoury

La Galerie Cécile Fakhoury a le plaisir de présenter la première exposition personnelle de l’artiste béninois Roméo Mivekannin à Abidjan en Côte d’Ivoire.

Né en 1986 au Bénin, Roméo Mivekannin vit et travaille aujourd’hui à Toulouse, en France.

Après une formation en ébénisterie puis des études d’Histoire de l’art, Roméo Mivekannin choisit d’intégrer l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Toulouse. Parallèlement à ses études, il développe un travail personnel de création plastique, et expérimente plusieurs médium, de la sculpture à la peinture. À la suite de ses études, il se consacre à son activité de plasticien tout en commençant une thèse entre histoire de l’art, sociologie et architecture.

Au croisement de la tradition héritée et du monde contemporain, Roméo Mivekannin intègre ses créations au sein d’une temporalité ancestrale, fabriquant ses propres rituels, en écho à la cosmologie vaudou, très présente au Bénin.

À l’image d’un rite initiatique, l’artiste plonge les draps qui composeront le fond de ses œuvres dans différents bains de solutions rituelles, des bains d’élixir, quelques unes d’entre elles ayant été enterrées à certains endroits du monde, en lien avec l’histoire de la colonisation. Le temps propre de ces draps, eux-mêmes hérités et usés, vient alors se mêler aux temporalités évoquées par les sujets de ses toiles. La mémoire et le temps deviennent ainsi la matière même de ses œuvres, leur technique.

L’artiste puise son inspiration dans des fonds d’archives photographiques ou des toiles iconiques emblématiques de l’histoire de l’art occidentale. De Vente d’esclave de Jean-Léon Gérôme (1873) à Olympia de Gustave Manet (1863) en passant par les premiers portraits photographiques des monarchies coloniales de la seconde moitié du 19ème siècle, Roméo Mivekannin se concentre particulièrement sur les représentations ambigües des figures noires, sources tant de fascinations que de craintes, tantôt anonymisées, érotisées ou objectivées et destinées à l’œil quasi exclusif d’un spectateur masculin et euro-centré.

Les œuvres de l’artiste, peintures à l’acrylique noire sur des toiles teintées par des bains répétés d’élixir, se font alors le lieu de la remise en question d’une iconographie marquée héritée des systèmes de trafic humain et de domination qu’ont été l’esclavage et la colonisation.

Traçant une ligne directe continue entre une histoire passée et contemporaine, l’artiste choisit de reprendre les faits de ces représentations historiques et d’en subvertir leur narration première afin de construire, non sans ironie, sa propre vision des récits communs.

www.cecilefakhoury.com

 

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