L’exposition Tailleurs de volumes qui se tient actuellement au musée La Piscine de Roubaix met en lumière les similitudes entre les sculpteurs et les couturiers, en présentant une sélection de tenues issues des collections du musée.
Outillés d’un ciseau à graver et d’un marteau ou bien d’une aiguille à coudre et d’épingles, tous deux ont la capacité de développer dans l’espace leur matière première afin de créer silhouettes, corps et réalités nouvelles.
Que ce soit à travers certaines de ses techniques, dont la plus évidente est le moulage, ou bien par une exploration des jeux de textures, de palettes et de volumes, la mode s’illustre comme art majeur appliqué au vivant.
Conçu pour protéger, parer et signifier, le vêtement est le lieu d’expression d’une créativité sans bornes, défiant parfois la morphologie du porteur à l’aide d’artifices tels que le corset à baleines, les tournures et autres matières gaînantes. Remodeler le corps, la mode s’y est évertuée et s’y attelle encore, dotant celui-ci d’un double statut : être support de la création ainsi que matériau malléable.
Nous avons imaginé ce parcours en réponse à l’exposition principale proposée actuellement, qui est une rétrospective du travail du sculpteur Eugène Dodeigne. Chez lui, tout est question de volume. C’est intéressant d’explorer en miroir cette thématique dans le textile et la mode, quand le tissu est travaillé en volume et donne de l’ampleur à la création. Amélie Boron commissaire de l’exposition.
Les visiteurs peuvent y découvrir des créations de designers renommés tels que Jean-Paul Gaultier, et Popy Moreni, illustrant l’art du textile sculpté à travers des techniques comme les plis, fronces, smocks et volants.
Trente-deux pièces y sont présentées, qui examinent tour à tour le rapport entre le corps et le vêtement, avec notamment des petits chaussons chinois ; les techniques du drapé et du plissé avec des créations signées Issey Miyake ; la matière « sculptante », avec un focus sur le bulgomme, mousse de caoutchouc développée à Roubaix dans les années 1920 et détournée par la création textile ; ou encore des volumes plus spectaculaires, tels ceux signés par la Japonaise Rei Kawakubo pour Comme des garçons, à l’image des manches bouffantes ou des hanches démesurées gonflant vestes et manteaux, véritable signature de la marque.
L’exposition est présentée dans les cabines du musée, offrant une expérience immersive aux amateurs de mode et d’art.
A découvrir jusqu’au 16 Février -25
La Piscine・23. rue de l’Espérance 59100 ROUBAIX
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