Artiste plasticienne
Tout d’abord influencée par différents courants minimalistes et conceptuels, Valérie Belin s’est intéressée au medium photographique, qui est à la fois le sujet de son œuvre et son moyen de réflexion et de création.
La lumière, la matière et le « corps » des choses et des êtres en général, ainsi que et leurs transformations et représentations, constituent le terrain de ses expérimentations et l’univers de son propos artistique.
Le travail se manifeste sous la forme de séries photographiques, chacune étant réalisée dans le cadre d’un projet.
Série : All Star
L’artiste explore cette fois l’univers des comics – qu’elle utilise comme matériau graphique et expressif –pour créer une « rencontre » avec des personnages qu’elle a, elle-même, fabriqués dans un style « dépressif ». Les personnages, qui semblent vivre dans un monde clos, ne trouvent de lumière que par les lueurs fictives des comics : étincelle d’un regard, reflets, éclat d’un poignard, fumée blanche d’explosifs. La composition en spirale des éléments des comics vient, ainsi, concrétiser le caractère circulaire et obsessionnel du monde mental dans lequel vivent les personnages. Au contact des personnages, le monde des comics et sa dynamique joyeuse se transmute en substance mentale. Ainsi, le foisonnement des éléments narratifs des comics (Superman en chute libre, coup de poing, bulles, gros titres, etc.) se condense en un désordre, voire un chaos, qui vient saturer l’espace mental des personnages.
Série : Painted Ladies
La série se compose de huit portraits de mannequins d’agence, choisis comme base et matière première d’une création de laboratoire. Chaque portrait tire son titre du nom des brosses et des pinceaux qu’on utilise pour peindre ou maquiller, et des outils de retouche numérique équivalents qu’on trouve dans les logiciels de traitement d’images. Brosses, pinceaux et pigments ont, d’abord, été utilisés pour le maquillage, dans l’esprit d’une peinture tribale ou d’une sorte de rite initiatique. Le visage des modèles n’est que support ; il en est réduit à sa fonction de surface. La pose est neutre, et le regard absent est comme captivé par une existence intérieure. L’expression n’est extériorisée que par la peinture ; elle s’impose au modèle qui la subit. Chaque portrait possède son propre style pictural, différent d’un modèle à l’autre. Il est ensuite mis en situation sur un fond numérique reprenant le motif pictural du visage. Apparaissant par endroits en superposition, ce fond participe à l’abstraction d’une image sans profondeur autre qu’intérieure.
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