Meena terminait ses tâches quotidiennes du matin et se rendait à l’école dans la campagne du Bengale occidental, en Inde, lorsqu’elle a rencontré un homme qui lui a avoué son amour. Lors de la rencontre suivante, il l’a convaincue de s’enfuir avec lui à Delhi en lui promettant le mariage.
Une semaine plus tard, Meena s’est retrouvée enfermée dans une maison close à Agra.
Meena finished her daily morning chores and was on her way to school in rural West Bengal, India when she met a man who professed his love for her. In the next meeting, he convinced her to elope with him to Delhi with the promise of marriage. A week later, Meena found herself locked up at a brothel in Agra.
J’enquête sur la traite sexuelle des enfants depuis que j’ai rencontré Meena en 2015. Bien que la traite soit une industrie de plusieurs milliards de dollars qui s’étend dans le monde entier, la pauvreté et l’analphabétisme généralisés en Inde, au Népal et au Bangladesh font de la région un terrain fertile pour le développement de ce crime. Smita SHARMA
L’Inde compte plus de 400 millions d’enfants de moins de 18 ans et des milliers d’enfants disparaissent chaque année. La situation est similaire au Bangladesh et au Népal, deux pays qui partagent une frontière poreuse avec l’Inde. Le gouvernement du Bangladesh estime que 50 000 filles sont victimes de la traite vers l’Inde chaque année, tandis que, selon le ministère népalais des femmes et de la protection sociale, 26 des 75 districts du Népal sont sujets à la traite des êtres humains.
I’ve been investigating child sex trafficking since I met Meena in 2015. Though trafficking is a multibillion-dollar industry that spans the globe, India, Nepal and Bangladesh’s widespread poverty and illiteracy makes the region a fertile ground for this crime to thrive. India is home to more than 400 million children below the age of 18 years and thousands of children go missing every year. The situation is similar in Bangladesh and Nepal and both these countries share a porous border with India. The Bangladesh government estimates 50,000 girls are trafficked to India every year while according to Nepal’s women and social welfare ministry, 26 of Nepal’s 75 districts are prone to human trafficking.
Rishi Kant, militant contre la traite des êtres humains, m’a dit un jour : « Il est facile de vendre une fille dans ces régions. Il suffit de lui offrir un téléphone bon marché et de lui demander de s’enfuir avec vous ». Les filles sont victimes de la traite avec de fausses promesses d’emploi et de mariage et sont vendues dans divers quartiers chauds du pays ou pour un travail domestique non rémunéré et souvent exploité.
Bien que la police fasse fréquemment des descentes dans les maisons closes pour sauver des mineurs réduits en esclavage, le réseau de la traite est profondément enraciné et très organisé. Les trafiquants se déplacent librement en raison du faible taux de condamnation.
Rishi Kant, an anti-human trafficking activist, once said to me, “You can sell a girl easily from these regions. All you need to do is gift a cheap phone and ask her to elope with you.” Girls are trafficked with false promises of jobs and marriage and sold across various red-light areas in the country or for unpaid and often exploitative domestic work. Although police frequently raid brothels to rescue enslaved minors, the trafficking nexus is deeply entrenched and highly organized. Traffickers move freely because of low conviction rates.
We Cry In Silence est l’enquête que Smita a menée pendant sept ans sur la traite transfrontalière de jeunes filles mineures en Inde, au Bangladesh et au Népal à des fins de prostitution. Elle a également inclus un chapitre sur la traite des filles indigènes à des fins de servitude domestique, une question dont on ne parle pas assez.
‘We Cry In Silence’ is my seven-year long investigation on cross-border trafficking of minor girls across India, Bangladesh and Nepal for sex work. I have also included a chapter on the under-reported issue of trafficking of indigenous girls for domestic servitude. This work was published globally by National Geographic Magazine in the October 2020 issue as “Stolen Lives”.
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